Social

Tribune, rassemblements, pétition : les artistes-auteurs réclament un "statut protecteur"

DR

Tribune, rassemblements, pétition : les artistes-auteurs réclament un "statut protecteur"

Alors que la ministre de la Culture recevait, lundi 25 mars, les organisations représentantes d’artistes auteurs, un collectif de personnalités issues du monde de la culture a signé une tribune dans Le Monde, demandant la mise en place d’un statut protecteur. Les revendications se sont également exprimées lors de plusieurs rassemblements, partout en France.

J’achète l’article 1.5 €

Par Elodie Carreira
Créé le 26.03.2024 à 13h33

« Nous, les artistes-auteurs, sommes à l’origine de toute œuvre. Nous sommes la condition sine qua non de la création contemporaine, l’élément moteur de la vie culturelle et intellectuelle de notre pays », peut-on lire en introduction d’une tribune revendicative publiée lundi 25 mars par Le Monde. Signé par plusieurs milliers de personnalités issues du monde de la culture, dont l’écrivain Nicolas Mathieu et l’illustratrice Catherine Meurisse, le texte dénonce la précarité du statut d’artiste-auteur et exige la mise en place d’une loi visant à améliorer les droits sociaux des concernés. Le même jour, la ministre de la Culture, Rachida Dati, recevait rue de Valois les trois organisations représentantes d’artistes-auteurs à l’origine d’une pétition en ligne et de l’opération militante Nuit des artistes-auteurs.

Une action qui a donné lieu à une pétition ratifiée par près de 15 000 personnes mais aussi à des rassemblements dans plusieurs villes françaises. À Paris, les mobilisés se sont notamment rendus devant le ministère de la Culture, devant le théâtre de l’Odéon et place Colette, dans le Iᵉʳ arrondissement. Sur les réseaux sociaux, les manifestations ont pu être suivies sous les hashtags #PayeTonStatut et #EuropeanArtistStatus, introduits lors d’une campagne militante sur le statut européen d’artiste-auteur, lancée début janvier.  

« Nous prétendons à une couverture sociale digne de ce nom (…) Si toutes nos professions ne sont pas égales face à la pauvreté, tous les artistes-auteurs partagent une précarité structurelle qui les empêche de se projeter et d’envisager l’avenir sereinement », dénoncent les signataires de la tribune. Citant une « faible protection sociale » et « une précarité structurelle », ils s’appuient notamment sur une résolution rendue en novembre dernier par le Parlement européen, qui requérait, entre autres, le « droit à un salaire minimum » pour les artistes-auteurs.

Précarité et protection sociale insuffisante

Le collectif dénonce également « une économie fondée sur la contribution de travailleurs faiblement rémunérés, soumis à une concurrence féroce et relégués dans des dispositifs inadaptés comme le RSA et l’ASS ». Malgré les récentes déclarations de la ministre de la Culture, il s’inquiète des réformes souhaitées par l’exécutif, dont le conditionnement du RSA à 15 heures d’activité par semaine, perçues comme des menaces supplémentaires pour l’ensemble des métiers de la création. Soutenu par des personnalités politiques, mais aussi par les syndicats et les associations, il demande l’adoption d’une proposition de loi visant à intégrer les artistes-auteurs à la caisse commune de l’assurance-chômage.

Mais les revendications ne sont pas nouvelles. Depuis la présentation du rapport Racine en 2020, les organismes représentants d’artistes-auteurs, dont La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et la Ligue des auteurs professionnels, ne cessent de réclamer la mise en place des nombreuses mesures figurant dans le dossier. D’après ces organisations, les tentatives actuelles de réglementation de l’intelligence artificielle, dont les opportunités inquiètent les artistes, ont rendu encore plus urgent la nécessité d’un statut protecteur.

Lire aussi : Pierre Dharéville : « À l’heure de l’émergence de l’IA, il faut sécuriser la création humaine »

Les dernières
actualités