Tintin n'a pas pris une ride, et pour cause : depuis la mort de son créateur, Hergé, en 1983, personne n'a eu le droit de reprendre le plus fameux reporter belge de l'histoire de la bande dessinée. Qu'à cela ne tienne, les éditions du Lombard, en accord avec Tintinimaginatio (anciennement Moulinsart, société des ayants droit de Tintin), ont fait revivre le journal qui a rendu si populaire le jeune homme à la mèche blonde hirsute à partir de 1946. Pour les 77 ans de la maison bruxelloise, un numéro spécial de son ancien hebdomadaire arrêté en 1988 fait revivre Tintin - toujours sous le trait d'Hergé, donc - mais également tous ses camarades : Blake et Mortimer, Ric Hochet, Michel Vaillant...

Le lancement de ce numéro spécial du journal « des jeunes de 7 à 77 ans », en référence au slogan des débuts, a été opéré en grande pompe le 8 septembre à Bruxelles, au siège du Lombard, d'où ont été diffusés 80 000 exemplaires du recueil de près de 400 pages. La moitié d'entre eux a été réservée aux libraires francophones, et 20 000 aux points presse, pour faire écho au temps où s'écoulait l'hebdo par dizaine de milliers d'exemplaires chaque jeudi.

Ce n'est pas la dernière fois de l'année qu'on entendra parler de Tintin en librairie. Début octobre, Casterman publiera une réédition du 21^e album des aventures du reporter belge, Les bijoux de la Castafiore, avec les dessins d'origine, parus dans le Journal Tintin en 1961 et 1962. Quelques jours plus tard, un essai sur l'icône de la BD belge est également attendu. Écrit par le philosophe Mark Alizart, Dark Tintin est publié aux Nouvelles Éditions du réveil et s'avère une plongée dans la psyché d'un créateur, Hergé, et de son héros. Même si l'artiste ne souhaitait pas qu'il lui survive, son héros continue d'alimenter différents rayons des libraires, et d'élargir son public de 7 à 77 ans.