Le collectif, composé d’une cinquantaine de membres, souhaite ainsi interpeller le public à l’approche des fêtes, au moment où “l’on vend le plus d’albums pour la jeunesse”, d’après les dires de son porte-parole Louis-Georges Tin. Ce dernier est également président du Conseil représentatif des associations noires (CRAN).
Le CRAN a par ailleurs indiqué soutenir l’action du GICR contre Tintin au Congo. Les collectifs réclament que soit apposé un bandeau d’avertissement pour alerter le lecteur du contexte raciste entourant l’œuvre. Ce genre de préfaces existe dans les éditions américaines ou anglaises de Tintin au Congo, comme dans celle de l’éditeur Last Gap, qui indique : “Dans son portrait du Congo Belge, le jeune Hergé est le reflet des comportements coloniaux de l’époque. Il a lui-même admis qu’il a dépeint les Africains selon les stéréotypes bourgeois et paternalistes de l’époque.”
Une œuvre historiquement polémique
En 2012, le CRAN avait déjà sollicité l’éditeur Casterman, ayant droit d’Hergé, pour que la bande dessinée soit préfacée, pour avertir le jeune lecteur du caractère “raciste et colonial” de l’album. Casterman avait refusé, et s’était appuyé sur une décision de la justice belge, considérant que “Hergé s’est borné à réaliser une œuvre de fiction dans le seul but de divertir ses lecteurs. Il y pratique un humour candide et gentil”, et que l’œuvre parue en 1930 ne pratiquait pas un humour “méchant”.
Par ailleurs, les éditions Egmont, qui publient l’album polémique au Royaume-Uni, ont annoncé cette semaine avoir pris la décision de cesser de le publier, en raison de la difficulté de le positionner comme ouvrage pour adultes. Après écoulement des derniers stocks en 2014, Tintin au Congo ne sera plus réimprimé pour le marché britannique.