Le mois dernier, le tribunal de première instance de Bruxelles refusait d'interdire
Tintin au Congo, bande dessinée parue en 1931 jugée raciste par ses détracteurs, parmi lesquels le Congolais Bienvenu Mbutu Mondondo (voir notre
actualité du 10 février 2012.
Mercredi dernier, une rencontre entre Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires (Cran) et Louis Delas, directeur général de Casterman, a eu lieu afin d'arriver à un compromis entre les deux partis. Selon un communiqué de presse du Cran en date du jeudi 1er mars, Louis-Georges Tin aurait trouvé «
très ambiguës les convictions anti-racistes de son interlocuteur ». De son côté, Louis Delas, qui qualifie, selon l'AFP, de «
ridicules » les accusations dont sa maison est victime, précise que Casterman est disposé à «
envisager, en concertation avec les ayants droit d'Hergé, une communication particulière destinée à contextualiser les premiers albums des aventures de Tintin ».
Il refuse, en revanche, à retirer les albums de la vente. Rappelons que, en épilogue à cette affaire qui dure depuis près de quatre ans, la justice belge a débouté le mois dernier le ressortissant de la République démocratique du Congo, Bienvenu Mbutu Mondondo, et son co-plaigant, le Cran, de leur demande d'interdiction de l'album pour atteinte à la loi belge antiracisme.
Très attaqué dans les années soixante, Hergé s'était pourtant publiquement défendu de tout acte xénophobe et raciste, invoquant une oeuvre de jeunesse, écrite à une période donnée, dans un contexte colonialiste spécifique.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, le dessinateur avait repris l'album, y apportant certaines modifications, le mettant en couleur, réduisant le nombre de planches et, surtout, atténuant l'idéologie colonialiste triomphante de son ouvrage.