L’association Silence, on lit !, créée en 2016 et qui fait lire plus de 500 000 personnes à travers 1 000 établissements scolaires en France, Belgique, Canada, Suisse et même jusqu’au Mexique, souhaite développer son concept dans les entreprises.
« Pas un truc sympa de plus pour la lecture »
« La lecture de livre est un enjeu de société en danger », martèle Olivier Delahaye depuis qu’il est vice-président fondateur du mouvement. Après le confinement de mars 2020, l’association a décidé d'exporter son concept du quart d’heure de lecture quotidien au-delà des établissements scolaires, en commençant par la famille. « Nous avons lancé un programme dans une cité à Lyon pour faire lire l’ensemble de la cellule familiale en même temps », explique le réalisateur et écrivain qui s’est pris de passion pour ce concept de lecture, à la fois collective car on lit en même temps, mais personnelle car on lit chacun son livre, lors d’un voyage à Ankara en 2015, avec l’académicienne Danièle Sallenave, devenue présidente de l’association. « Notre but n’est pas de faire un « truc sympa » de plus pour la lecture mais bien d’attirer les publics éloignés », poursuit-il.
« Payer les gens pour qu’ils lisent 15 minutes est rentable pour la société »
A dessein, l’association a planché sur le concept pour le proposer aux entreprises d’ici la fin de l’année. « Payer les employés à lire 15 minutes est rentable pour la société : on gagne en imagination, en ouverture d’esprit et si tout le monde joue le jeu, cela change le rapport entre les gens » confirme Olivier Delahaye. Il compte sur le conseil d’administration de son association, dont fait partie notamment Sophie de Closets, la P-DG de Flammarion, mais également des cadres de grandes entreprises, pour insuffler le mouvement dans plusieurs sociétés. « Nous travaillons sur les questions de formes mais d’ici la fin de l’année, on devrait avoir quelque chose de marketé », assure-t-il.
Depuis bientôt huit ans, l’association qui emploie deux salariés à temps plein, travaille sur la pédagogie, avec une adhésion au programme qui comprend le respect des valeurs et une approche avec de stricts processus. « A partir du moment où on est conscient que la lecture est fondamentale et que nous prenons du retard, il faut changer nous-mêmes nos habitudes », conclut le passionné. Un combat qui va au-delà même de la lecture et que ne reniera pas le professeur Michel Desmurget, qui publie ce 22 septembre Faites-les lire ! : pour en finir avec le crétin digital aux éditions du Seuil.
