Le premier constat dégagé par le document concerne le marché du livre imprimé, qui selon les méthodes de calcul du cabinet, devrait « reculer de plus de 1% par an en moyenne entre 2013 et 2017 » et tomber à 3,8 milliards d’euros d’ici 3 ans, contre 4 milliards aujourd’hui.
Gabriel Giraud, auteur de l’étude, avance deux explications : l’érosion structurelle de la lecture, très fortement concurrencée par l’ensemble des autres loisirs et qui s’accélère depuis deux ans, et la « cannibalisation mécanique » engendrée par l’essor du livre numérique, dont les ventes devraient, toujours selon les estimations de Xerfi, croître de près de 20% par an en moyenne d’ici 2017 pour représenter entre 6,5% et 12% du marché du livre.
Amazon 1er libraire de France
Cette poussée va donc rebattre les cartes dans le paysage des détaillants. Le cabinet prédit un renforcement des positions d’Amazon, qui devrait, grâce notamment à son écosystème Kindle, « devenir le premier libraire de France d’ici quelques années. » Gabriel Giraud répertorie aussi quelques acteurs « en embuscade », dont la Fnac, Apple et Carrefour, qui a lancé cette année son propre système dématérialisé, Nolim.
Pour le cabinet, les « grands perdants » de cette redistribution sont les libraires indépendants. L’étude anticipe ainsi une érosion de leur part de marché, de 42 % en 2012 à 38,5% en 2017. Quelques gros acteurs disposent toutefois d’atouts qui devrait leur permettre de tirer leur épingle du jeu, comme Decitre avec sa solution numérique TEA ou Le Furet du Nord et Gibert Joseph, qui misent davantage sur l’élargissement de leur périmètre.