Le 9 avril, L’Armitière (1) fera peau neuve. Jusqu’alors installée dans deux points de vente de la rue Jeanne-d’Arc à Rouen, la librairie se regroupe sous un même toit.
Pour Matthieu de Montchalin, son patron, il s’agit d’une "rationalisation", qui correspond à une demande des clients. L’ensemble de l’offre de livres, adultes et enfants, va être rassemblé dans le beau magasin qui abrite la jeunesse depuis 2004. Tandis que les jeux et les jouets seront transférés dans la boutique historique, l’espace s’agrandit de 350 m2 avec la reprise d’un local donnant sur la rue Percière, la création d’une mezzanine au premier étage et l’ouverture d’un deuxième niveau. "Avec 1 000 m2, nous maintenons, à 50 m2 près, notre surface livre globale, assure Matthieu de Montchalin. A l’exception des rayons universitaires, sciences et techniques, tous les rayons garderont leur linéaire. Nous entendons même augmenter de 10 % le nombre de références d’ici à septembre, en réduisant les surstockages." A côté de la presse et de la BD, déjà en place, le rez-de-chaussée accueillera la littérature grand format et le poche auquel revient un rayonnage de choix, situé devant une grande vitrine. "Cette visibilité est un signal d’ouverture adressé en particulier aux jeunes générations de lecteurs, qui lisent plutôt dans ce format", explique le dirigeant.
Le premier étage rassemblera le pratique, les livres jeunesse et les beaux-arts, tandis que le deuxième, reprenant la surface d’un ancien appartement, sera dédié aux rayons savoirs, sciences humaines et livres scolaires. Cette réorganisation, qui s’accompagne d’un travail sur la convivialité de l’espace, a donné lieu à quelques évolutions de postes, mais l’équipe de 35 personnes a été maintenue. Entre les mises aux normes et le réaménagement, le projet aura nécessité 750 000 euros financés auprès d’une banque et du Centre national du livre (CNL). Dans le même temps, l’Association pour le développement des librairies de création (Adelc) a aidé L’Armitière à restructurer ses fonds propres, à hauteur de 350 000 euros. De ces différentes opérations, Matthieu de Montchalin espère obtenir une hausse de chiffre d’affaires mais aussi une réduction de ses frais financiers qui grèvent encore ses bénéfices même si ses comptes ont retrouvé l’équilibre depuis sept ans.
Clarisse Normand
(1) L’Armitière occupe le 15e rang de notre dernier classement des 400 premières librairies françaises avec un CA de 7,1 millions d’euros dont 6,2 millions dans le livre.