L'événement, organisé depuis 2016 à Francfort et bâti cette année en partenariat avec la Société civile des éditeurs de langue française (Scelf) et l'Institut français, a été conçu sur le même modèle que les rencontres Shoot the Book ! du festival de Cannes. "Les négociations ne se font pas pendant la foire, mais cela permet un premier contact entre les chargés de droits et les professionnels de l'audiovisuel", souligne pour Livres Hebdo Nathalie Piaskowski, la directrice générale de la Scelf.
Lors de cette présentation animée avec énergie par la coach New Yorkaise Syd Atlas - qui a offert une mini-séance de méditation de pleine conscience à l'assitance en guise d'introduction -, plusieurs Français ont tenté de convaincre qu'un bon livre peut faire un bon film. Etienne Bonnin, directeur des droits dérivés de Glénat sélectionné pour la première fois pour cet événement, a eu cinq minutes pour présenter La bombe, de Laurent-Frédéric Bollée, Alcante (scénario) et Denis Rodier (dessin), un roman graphique sur la conception de la bombe atomique et le bombardement d'Hiroshima, qui paraîtra en France le 4 mars 2020. "C'est l'occasion de rencontrer des producteurs que l'on ne connaît pas, d'attirer l'attention sur un livre, et plus généralement sur l'ensemble de notre catalogue", relève ce dernier.
De Wattpad à Steve Bannon
Tandis que Muriel Rosilio, la directrice du développement commercial de la plateforme d'écriture Wattpad Studios (Canada), détaillait le pitch de The Invincible Summer of Juniper Jones, le médecin mexicain Alejandro Madrigal a livré l'intrigue de Dias de rabia (CIDCLI, 2016), son premier roman teinté de réalisme magique, sur un homme qui se met en tête de soigner ses concitoyens au sein d'une société très violente.
Le journaliste français Frédéric Martel a fait le show en conclusion de la session. Venu présenter Sodoma : enquête au coeur du Vatican (Robert Laffont, février 2019), son enquête sur l'homosexualité dans l'Eglise catholique vendue dans 20 langues, il a expliqué comment il avait été contacté par l'homme d'affaires américain et figure de l'extrême droite Steve Bannon, qui voulait en faire un film, projet qu'il a décliné. "On est dans House of Cards, parfois même dans Game of Thrones. Et plus les gens sont homophobes en public, plus il y a de chances qu'ils soient gays", a-t-il expliqué aux producteurs présents au sujet de son enquête qui l'a conduit dans 13 pays.