Qui sont-ils ? Souvent des journalistes, bien sûr, mais pas seulement. Sophie Quetteville, par exemple, dernière arrivée dans le pool manosquin, est une ancienne libraire. Comment les choisir ? Yann Nicol, animateur à Manosque mais aussi organisateur du festival du livre de Bron, recherche “des gens qui ont une identité, qui collent à l’esprit du festival, qui en sont la vitrine”. Il s’agit de “mettre les bonnes personnes autour de la même table… Il y a une part d’intuition”, explique Laurence Bernis (association Les Nouvelles Hybrides, à La Tour d’Aigues).
Yann Nicol, à gauche, présente Denis Michelis (au centre) et Emmanuel Venet.
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Le rôle de "passeur"
Chef du département de la création au Centre national du livre, Florabelle Rouyer précise qu’il ne saurait y être question de mettre en place pour l'heure une grille de rémunération des animateurs, tant il y a encore à faire pour promouvoir celle concernant les auteurs qui interviennent dans les salons et festivals. Mais voilà à n’en pas douter un dossier à traiter pour tous les adhérents du Relief, le Réseau des événements littéraires et festivals créé à Manosque en 2005.
Maya Michalon, qui animait cette année ses dixièmes Correspondances, avec huit rendez-vous programmés avec le public, et qui est suivie ici par de nombreux fans, comptabilise une cinquantaine d’animations par an, soit l’équivalent d’un mi-temps. Elle a commencé cette activité en librairie, aidée à ses débuts par Pascal Jourdana, aujourd'hui directeur artistique de La Marelle, lieu de résidences et de programmation littéraire à Marseille. Maya Michalon insiste sur son rôle de “passeur” ; elle cherche à être “dans la circulation des émotions, dans la fluidité”. “Rester discret” est un autre précepte à mettre en pratique.
Des formations pour les libraires et les bibliothécaires
Faut-il créer, pour ces animateurs, une association ? Ou une charte ? C’est peu dire qu’on n’y est pas encore. Mais cette activité, comme celle d’organisateur, tend à se professionnaliser. Maya Michalon plaide d'ailleurs pour l’élaboration d’un contrat modèle. Et elle propose aux libraires et aux bibliothécaires des formations sur deux journées : théorie et pratique, gestion du stress, prises de notes, jeux de rôle – elle prend alors la place de l’auteur – et débriefing.
Reste une seule question restée sans réponse, mais que n’a pas manqué de poser Michel Abescat, lui aussi modérateur à Manosque, journaliste à Télérama et encore animateur de ce débat d’animateurs : combien sont-ils ? Il y aurait en effet quelque intérêt à les répertorier.

