Bologne 2023

Près de 30 000 visiteurs à la 60ème Foire du Livre de jeunesse

La 60ème Foire du livre de jeunesse de Bologne a rassemblé 1 456 exposants de 90 pays - Photo © ED

Près de 30 000 visiteurs à la 60ème Foire du Livre de jeunesse

La Foire du Livre de jeunesse de Bologne a réuni 35% de professionnels en plus que l’an dernier pour une édition anniversaire qui s’est tenue très tôt dans la saison, pénalisant l’offre des éditeurs présents.

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Par Éric Dupuy, Bologne (Italie)
Créé le 13.03.2023 à 18h42 ,
Mis à jour le 14.03.2023 à 12h12

La 60ème édition de la Foire du Livre de jeunesse de Bologne s’est tenu du 6 au 9 mars avec un total de 28 894 visiteurs professionnels, soit 35% de plus qu’en 2022 et une fréquentation comparable à 2019, selon les organisateurs.

Bief Bologne
Le stand du Bief a accueilli près de 50 éditeurs- Photo © ED

Côté français, le Bureau international de l’édition française (Bief) a hébergé sur son stand de 400m2 près d’une cinquantaine d’éditeurs. Tout autour, des éditeurs tels qu’Auzou, Hachette Livre, l’École des Loisirs ou encore Gallimard jeunesse se sont positionnés pour former un pôle France sur près d’un tiers du Hall 30.

Trop tôt dans la saison

Contrairement à l’édition précédente où le port du masque était fréquent, aucun relent de la crise sanitaire ne s’est invité cette fois-ci, réconfortant les visiteurs de se retrouver pleinement « comme avant ». Pas complètement comme avant néanmoins : cette année, l’organisation a ouvert la Foire début mars, contre début avril habituellement.

Rights center Bologna
Le centre des droits n'a pas désempli pas pendant les trois jours- Photo © ED

Nombreux sont les éditeurs français qui ont subi ce calendrier avancé. « Cette édition est arrivée trop tôt dans la saison pour qu’on ait la possibilité de montrer l’ensemble de nos créations », regrette Séverin Cassan, le directeur de La Martinière, dont l’une de ses responsables de droits a dû courir un marathon de 62 rendez-vous pendant la foire. Regrets partagés par Valéria Vanguelov, directrice littéraire des éditions Grasset-Jeunesse : « Tout a été décalé : j’ai failli louper l’inscription aux prix dont la date limite était en décembre et non en janvier ».

Six distinctions françaises

Bien lui en a pris, car pour la première fois en cinquante ans d’existence, l’un des titres de la maison, Après les vagues de Sandrine Kao, a reçu une mention spéciale du jury de la foire italienne. « Cette reconnaissance nous a permis de concrétiser énormément de contrats :  il y a même eu des enchères en Corée », se réjouit Valéria Vanguelov qui publie une douzaine de titres par an.

Les prix ragazzi awards
Le coin des livres primés suspendus, un incontournable de la Foire pour repérer les pépites- Photo © ED

A Bologne, six titres français ont ainsi été distingués cette année, dont le prix de la bande-dessinée catégorie Juniors pour Un matin de Jérôme Dubois et Laurie Agusti publié aux éditions La Partie, la toute jeune maison de Béatrice Vincent, ancienne éditrice d’Albin Michel Jeunesse. Plutôt prometteur, surtout lorsque l’on perçoit la place grandissante de la BD à la Foire.

La BD sur toutes les lèvres

Le Comics corner, situé juste derrière le pôle France, ne désemplit pas. Intelligemment imaginé par l’agent Ivanka Hahnenberger, cet espace mêle tables pour agents et étagères entièrement dédiées à la BD. Le prix de location attractif (entre 200 et 700€ environ, contre plusieurs milliers d’euros pour un stand classique), permet aux jeunes départements BD des maisons jeunesse ou aux départements jeunesse des éditeurs BD de les investir à moindre frais. « Contrairement aux stands plus fermés, les gens peuvent circuler et prendre en main les livres à n’importe quel moment de la journée », se satisfait la directrice de l’agence VIP Licensing. Après quatre années d’existence à Bologne, le concept doit être mis en place à Francfort lors de la prochaine Foire.

Comics corner Foire de Bologne
Le comics corner, un espace dédié aux éditeurs BD au sein de la Foire du livre jeunesse- Photo © ED

La BD fait aussi l'objet de négociations au-delà du Comics Corner. Laurence Faron, directrice des éditions Talents Hauts compte sur les doigts d’une main ses publications de BD depuis 2005. « Cette année, je suis à Bologne pour acheter mon unique acquisition sur les 23 publications annuelles, et je crois que ce sera une BD », glisse-t-elle à Livres Hebdo.

Retour en avril 2024

La co-présidente de la Commission jeunesse au sein du Syndicat national de l’édition (SNE) reconnait que le roman graphique est en pleine effervescence. Son acolyte du SNE Cécile Thérouanne, directrice éditoriale chez Hachette, souligne également les passerelles de droits d’adaptation vers l’audiovisuel, devenus importants dans le segment young adults. « La frontière entre les secteurs est de plus en plus mouvante, constate-elle. Le marché de la jeunesse se relie au manga par le webtoon alors qu’il y a actuellement une désaffection pour la BD traditionnelle. Mais cela fonctionne par vague ». 

Elena Pasoli
Elena Pasoli (à droite), directrice de la Foire italienne- Photo © ED

Selon Cécile Thérouane, la vague du young adult semble atteindre un plateau depuis 2019. Reste à savoir quel segment prendra le relais de la croissance. Peut-être le Junior (entre 8 et 13 ans) ? Début de réponse entre le 8 et le 11 avril 2024, dates annoncées de la 61ème édition.

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