Reportage

Première édition du "Rima poésie club" : une poésie accessible aux jeunes

Le premier Rima comedy club, mercredi 6 décembre à Paris - Photo AM LH

Première édition du "Rima poésie club" : une poésie accessible aux jeunes

Mercredi 6 décembre, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak organisait la première édition de son "Rima poésie club", évènement regroupant plusieurs poètes et musiciens pour un public visé essentiellement jeune.

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Par Antoine Masset
Créé le 07.12.2023 à 16h27

Au 2ᵉ étage du ministère de la Culture, rue de Valois à Paris, une foule majoritairement composée de jeunes découvre le luxueux salon des maréchaux du XIXe siècle, décoré de chandeliers au plafond et de vitres éclairées d’une lumière rouge similaire aux sièges des spectateurs. Sur ces derniers, le programme du Rima poésie club, manifestation organisée pour la première fois mercredi 6 décembre par la ministre Rima Abdul-Malak, et illustré d’un dessin de Zeina Abirached. Samiya, une proche de la dessinatrice, se réjouit de cette soirée : « J’apprécie beaucoup la démarche de la ministre, la poésie n’est pas souvent ouverte à un large public et surtout dans un décor comme celui-ci ».

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La salle applaudit l’entrée des poètes, musiciens et de la ministre. Cette dernière lance les festivités : « Merci de faire partie de cette nouvelle aventure, cette soirée vient de ma passion pour la poésie. Aujourd’hui, des mots envahissent nos vies : guerre, mort, otage, bombe... Il y a un besoin urgent d’autres mots d’hospitalité. Il est aussi important d’avoir un public jeune issu du pass culture ».

Le cercle des poètes

Le Rima poésie club, clin d’œil au Jamel comedy club, débute et l’artiste tchadien Nimrod, auréolé du prix de poésie Guillaume Apollinaire en 2020 pour Petit éloge de la lumière nature, ouvre le bal des poètes avec des vers sur la déesse de la bonne santé : « Les étoiles s’étendent, s’étendent… mal lunées » ou encore « Je rôde ma carcasse qui s’érode ».

La musicienne Caroline Bentz relie les artistes entre eux grâce à des interludes au piano adjacent à la scène. Au tour de Cécile Coulon, autrice du recueil Les Ronces et également lauréate du prix Guillaume Apollinaire en 2018. Elle utilise l’anaphore « Je ne reste pas longtemps » pour signifier sa volonté de garder la magie et la beauté de cet instantané sans longueur. Eric Ruf prend le relais, L’acteur et metteur en scène de la Comédie-Française partage Les carnets de Douai de Rimbaud et s’en amuse : « A l’époque il avait 16 ans, l’âge du pass culture »

S’ensuit Rim Battal, poétesse et journaliste franco-marocaine, épaulée de la violoncelliste Lola Malique jouant de son instrument pour enrober les vers de son binôme sur une aventure amoureuse d’un soir : « Je me suis donné en spectacle dans ce bar pour ne pas qu’on me regarde vraiment, je suis libre ». Capitaine Alexandre clôture la soirée avec un slam mêlé au piano de Caroline Bentz. Il loue la beauté humaine : « Il y a toujours quelque chose à sauver dans ce monde comme le sourire d’un enfant. Je slame, réclame, acclame ma part rebelle d’humanité ». Il termine en laissant le public fredonner en chœur un refrain en duala, langue régionale camerounaise, un moment de cohésion et de partage. « On chante les poèmes, on réenchante le réel ».

Partager la culture

 « Je me suis senti bien à l’endroit où vit l’humanité que je prône, confie le slameur, après la conclusion de la soirée, on tresse des liens entre humains, entre nos âmes et ça peu importe nos différences, on a chanté tous ensemble en duala ». Dans le public, Quentin est agréablement surpris : « Je ne connais pas la majorité de ces artistes, cette soirée a la vertu de me les faire découvrir, oui pourquoi pas revenir vers la poésie une prochaine fois ».

Des échanges étaient possibles avec les artistes après la représentation, Rima Abdul-Malak, entourée de jeunes, reçoit de multiples textes et écrits qu’elle recueille sous son bras. La ministre de la Culture est ravie de la soirée et souligne l’importance de l’accessibilité de la poésie aux jeunes via le pass culture : « Le but est de déclencher un mouvement chez eux, la joie de découvrir des poètes et de s’autoriser aussi à écrire. La culture c’est un moment de partage et on voulait le plus de jeunes possibles dans le public, ils repartent avec des mots pleins les bagages ».

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