"Nous, citoyennes et citoyens marocains, déclarons que nous sommes hors la loi. Nous violons des lois injustes, obsolètes, qui n’ont plus lieu d’être" écrivent-elles, avec 488 autres signataires, dont Abla Ababou (Coup de Lune, Rocher, 2008), Tahar Ben Jelloun (L'Insomnie, Gallimard) ou Abdellah Taïa, auteur de La vie lente (Seuil, 2019). Slimani, Ben Jelloun et Taia avaient déjà signé ensemble une tribune contre le "viol banalisé des femmes marocaines" il y a un an.
La tribune intervient alors que le procès de la journaliste Hajar Raissouni, arrêtée le 31 août et suspectée d'avortements illégal et de relations sexuelles hors-mariage, reprend le 23 septembre. Elle a été placée en détention à la suite de son arrestation.
Les avocats de l'accusée ont réclamé une demande de mise en liberté après avoir dénoncé des "vices de forme"et des "preuves fabriquées" mais la demande a été rejetée le 20 septembre a appris l'AFP.
"Combien de temps encore?"
L'Human Rights Watch dénonce une "violation flagrante de son droit à la vie privée et à la liberté " et Amnesty International "des accusations montées de toute pièce".
"Nous avons eu des relations sexuelles hors mariage. Nous avons subi, pratiqué ou été complices d’un avortement. Nous avons appris à feindre, à composer, à faire semblant. Pour combien de temps encore ?" témoignent de leur côté, les signataires de leur tribune.