Turquie

Dans un communiqué, jeudi 10 novembre, l’Union internationale des éditeurs (UIE) condamne fermement la fermeture en Turquie d’une trentième maison d’édition, Evrensel Basin Yayin, ordonnée le 30 octobre par un décret du gouvernement.
 
Suite à la prolongation de l’état d’urgence, le 29 octobre, deux agences de presse, dix quotidiens et trois magazines publiés par Evrensel ont été fermés.

Selon Fulya Alikoç, gestionnaire des droits étrangers chez Evrensel, des fonctionnaires du gouvernement accompagnés des forces de l’ordre et d’un véhicule blindé ont mis les locaux de la maison d’édition sous scellés dès le lendemain.

Exercer son métier sans pressions

Tous les comptes en banques et les avoirs de l’entreprise ont été gelés. "L’activité de notre maison d’édition est, de facto, interrompue de maniètre arbitraire et illégale", dénonce Evrensel dans un communiqué qui réclame "la reconnaissance de notre liberté d’expression. Le métier d’éditeur est de propager des idées et des rêves ; nous voulons exercer notre métier sans oppression, menace ou danger", demande l'éditeur.
 
Le président de l’UIE, Richard Charkin, dénonce cette purge qui "s’est désormais étendue aux éditeurs qui n’ont aucun lien que ce soit avec les organisateurs du coup d’état".
 
Fondées en 1988, les éditions Evrensel ont publié 700 livres : fiction, essais et littérature jeunesse. Elles sont membres de la Turkish Publishers Association, membre de l’UIE. Depuis le coup d’état du 15 juillet, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan mène une purge dans tout le pays, sous couvert de l’état d’urgence. 45 journaux, 17 chaînes de télévision et 30 maisons d’édition ont déjà été fermés, sur ordre de l’État. 

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