Abonnement numérique

L'offre illimitée de Cyberlibris toujours disponible à l'étranger

L'offre illimitée de Cyberlibris toujours disponible à l'étranger

Alors que la médiation Engel au sujet de la lecture numérique par abonnement a abouti de manière positive, Eric Briys, co-fondateur de Cyberlibris, l'une des six sociétés sommées de se mettre en conformité avec la législation française, s'explique. 

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Par Pierre Georges,
Créé le 16.07.2015 à 20h33 ,
Mis à jour le 17.07.2015 à 11h00

Cyberlibris, bibliothèque numérique en ligne, faisait partie des six sociétés accusées de proposer des offres d'abonnement illimités à des services de lecture numérique non conformes à la législation française. Etait en cause la loi du 26 mai 2011 relative au prix du livre numérique, prévoyant que la fixation du prix des livres doit impérativement revenir aux éditeurs et non aux revendeurs, ce que Cyberlibris, comme les cinq autres offres en question ne permettaient pas. Après quatre mois d'une procédure menée par le médiateur du livre Laurence Engel, des solutions au cas par cas ont été retenues. 

"Dans notre cas, la solution a été très simple", explique à Livres Hebdo Eric Briys, co-fondateur de la plateforme Cyberlibris, créée il y a 15 ans. "Une seule de nos offres d'abonnement était visée par la médiation Engel : Smartlibris, notre seul service B2C destiné au grand public". Lancée en 2007, l'offre Smartlibris consiste en une bibliothèque numérique destinée à la famille proposant des ouvrages sur plusieurs thèmes : éducation, bien-être, loisirs ou santé. "Comme l'offre apparaissait comme illégale en France, nous avons appliqué la loi à la lettre et avons décidé de ne plus la rendre accessible aux Français de France, en autorisant seulement les connexions depuis le reste du monde". 

Une décision radicale mais sans impact réel pour la société Cyberlibris, spécialisée depuis 15 ans dans les offres d'abonnements numériques pour les mondes académiques et institutionnels, "secteurs non concernés par la loi du 26 mai 2011"

"Battre Gutenberg"

De plus, la stratégie d'ouverture à l'internationale des offres d'abonnements numériques vers des livres en français, s'avère payante. "A ce jour, plus de 35% de notre activité vient de l'étranger", affirme Eric Bryis. "Nous sommes de loin la première bibliothèque numérique au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Maroc, et sommes présent notamment sur les marchés belges, suisses et canadiens". 

"Notre activité se centre sur les domaines académiques, sur un modèle économique similaire à ceux des assurances : ceux qui lisent le moins payent pour ceux qui lisent le plus", poursuit Eric Briys. "Pour ce qui est des abonnements numériques grand public, le système est plus compliqué à équilibrer et le contexte en France n'est pas assez propice à ce genre d'offre", explique le co-fondateur de Cyberlibris, ajoutant à titre d'exemple qu'en Algérie, l'offre Smartlibris marchait très bien, grace notamment à un partenarait noué avec Algérie Télécom. 

"En France, nous sommes trop gâtés en librairie, et les services d'abonnement numérique illimité se heurtent violement à Gutenberg. Qui peut prétendre renverser le livre imprimé ?", explique-t-ilDans le domaine académique, "le contexte est différement, et c'est là que nous pouvons battre Gutenberg, en proposant des bibliothèques numériques adaptées aux étudiants et aux institutions", s'exclame Eric Briys. 

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