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"Les insolences de Christine Boutin" : les dessinateurs s'estiment manipulés

"Les insolences de Christine Boutin" : les dessinateurs s'estiment manipulés

Les dessinateurs ayant participé aux Insolences de Christine Boutin (Jacques-Marie Laffont éditeur), livre d'autodérision signé par l'ex-ministre, expliquent que l'éditeur, en plus de ne pas les avoir rémunérés, leur avait caché le concept du livre. 

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Par Pierre Georges,
Créé le 29.02.2016 à 18h09

Plusieurs dessinateurs s'insurgent alors que Les insolences de Christine Boutin (Jacques-Marie Laffont éditeur), recueil de billets d'humeur de la fondatrice du Parti chrétien démocrate illustrés par des caricatures est arrivé en librairie le 25 février. Ils s'estiment manipulés par l'éditeur,  qui leur aurait présenté le livre comme un recueil de caricatures de propos politiques en général, et indiquent ne pas avoir été payés pour leur participation, bien que l'ouvrage soit déjà publié. 

En juillet 2015, l'éditeur contacte plusieurs dessinateurs pour leur commander des caricatures sur ce qui est d'abord présenté comme un "recueil de billets d'humeur insolents à propos des politiques en général". Les premiers mails de commande ont été rendus public par l'une des dessinatrices lésées, Catounedans un article publié sur son blog et intitulé "Comment je me retrouve à faire la couverture du livre politique de Christine Boutin malgré moi".
 
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Donc, la totalité des dessinateurs présents dans le livre de Boutin que j'ai contacté n'étaient pas au courant de ce qu'...

Posted by Nawak Illustrations on Sunday, February 28, 2016

"L'ouvrage m'ayant été présenté comme un recueil de caricatures SUR Christine Boutin, vous imaginez facilement ma surprise et ma colère lorsque j'ai appris lors de la sortie du livre le 25 février qu'il était signé PAR Christine Boutin", confirme Gil, un autre dessinateur ayant participé, malgré lui, à l'ouvrage, sur son blog. Un troisième, Nawak, indique que Christine Boutin, contactée par ses soins, semble aussi découvrir la situation et renvoie la balle vers l'éditeur. 
 
"Il s’agit clairement d’un livre de campagne politique pour 2017", résume la dessinatrice Catoune sur son blog.

Silence de l'éditeur
 
"Je n'ai depuis aucune réponse de Jacques-Marie Laffont", explique Julie Lambert, alias Catoune, à Livres Hebdo. "Ses collaborateurs disent ne pas être au courant des commandes initiales", ajoute-t-elle, précisant que ses factures demeuraient toujours impayées à ce jour par l'éditeur, notamment celle du dessin faisant la couverture des Insolences de Christine Boutin, s'élevant à seulement 100 euros. "Si on résume : non seulement Christine Boutin et ses éditeurs ont utilisé mes dessins à des fins complètement différentes de ce qui m’avait été présenté à l’origine, mais ils ont aussi zappé de passer à la caisse".

(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/en_US/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));"J'ai hâte que cette parenthèse se referme. J'ai l'impression de servir au plan de com' du livre malgré moi", confie l'illustrateur Nawak à Livres Hebdo. Joint par nos soinsles éditions Jacques-Marie Laffont n'avaient pas réagi lundi 29 février. 


Des précédents au Baron perché

Récemment, les auteurs publiés par les éditions du Baron Perché, éditeur jeunesse propriété du groupe Hoche Communication/Jacques-Marie Laffont éditeur, n'ont également toujours pas reçu leurs droits au titre de l'année 2014.

Au total, ce sont plus de cinquante auteurs qui sont dans ce cas "concernés par ces pratiques inadmissibles", expliquait alors la Société des gens de lettres (SGDL) dans un communiqué. Dans un courrier adressé à Livres Hebdole président du groupe Hoche Communication invoquait des difficultés de trésorerie et s'engageait à payer ses auteurs. Malgré cela, la situation n'est toujours pas réglée à ce jour. 

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