13 mars > Roman Etats-Unis

Les quelques jours d’un adolescent condamné par le cancer, dans l’unité de soins palliatifs d’un hôpital de New York… Si vous vous en tenez au résumé, Dieu me déteste promet une lecture gorge serrée. Contre toute attente, le roman d’Hollis Seamon est tonique, chargé de la farouche révolte et de la vitalité glorieuse de son jeune héros narrateur qui adresse un franc bras d’honneur à la fatalité. Richard Casey, "Richie", est un malade indocile, bien décidé à en découdre. Et si son corps est en train de le lâcher, son esprit, lui, ne baisse pas les armes, son humour ferraille ferme. "Etre mourant, si on regarde bien, c’est plutôt lassant." Aussi, en ce 30 octobre, veille d’Halloween, à quelques jours de son dix-huitième anniversaire qui risque bien d’être le dernier, celui qui, pour couper court aux questions, affirme souffrir du "syndrome DMD", sigle de "Dieu me déteste" qu’il a inventé, prépare la révolution. Car Richard, avant d’être un patient en phase terminale, est un adolescent. Il veut expérimenter, vivre vite. Mais tous les adultes qui se relaient auprès de lui jour et nuit ne partagent pas sa fougue de cheval fou. Et certains ne voient pas d’un très bon œil la mission amoureuse que lui a confiée Sylvie, la fille de 15 ans de la chambre 302.

Richard Cœur de dragon va devoir batailler valeureusement contre les règlements du service qui rendent tous les désirs et plaisirs interdits encore plus inatteignables. Allant jusqu’à donner du coup de poing quand le père de sa belle se mettra en travers du chemin. "Impossible d’avoir une once d’intimité, dans ce trou." Armés de leur obstination bravache, les deux adolescents pourront aussi compter sur le secours d’autres "acharnés", dont la mère et la grand-mère de Richard, l’oncle Phil qui sent le bacon, la marijuana et l’air pur, parfait complice d’évasion quand il s’agira de passer la soirée d’Halloween "dans le Monde Réel", et sur quelques infirmiers compréhensifs.

Le romantisme insolent de ce Roméo et Juliette sous perfusion inaugure La Belle Colère, le nouveau label de Stephen Carrière (éditions Anne Carrière) et de Dominique Bordes (Monsieur Toussaint Louverture) qui proposera des romans français et étrangers mettant en scène des adolescents. V. R.

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