L’ère des codes à petit prix

Super Dalloz met à jour les codes Dalloz sur YouTube. - Photo Dalloz

L’ère des codes à petit prix

Attaqué depuis 2012 par LexisNexis sur le marché des codes napoléoniens, Dalloz a répondu à la rentrée 2014 en lançant à son tour une offre à prix réduit. Les deux éditeurs revendiquent chacun un bilan favorable et abordent cette rentrée 2015 avec de nouvelles armes.

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Par Charles Knappek
avec Créé le 04.09.2015 à 02h03

La guerre des codes se poursuit. Dalloz et LexisNexis proposent désormais chacun les cinq codes napoléoniens (civil, procédure civile, pénal, procédure pénale, commerce) en tarif réduit : LexisNexis à des prix de lancement compris entre 19,90 et 29,90 euros ; Dalloz sous forme d’éditions limitées vendues de 20 à 30 euros. LexisNexis avait ouvert les hostilités à la rentrée 2012 avec des codes moins chers pourvus de jaquettes fantaisie. Dalloz s’était finalement décidé à répondre lors de la rentrée 2014.

D’un côté comme de l’autre, les éditeurs dressent un bilan positif de leur dernière passe d’armes. "Nous avons récupéré 5 points de parts de marché par rapport à la rentrée 2013", se félicite Guilhem Cros, directeur éditorial des codes et de l’encyclopédie chez Dalloz. LexisNexis assure cependant avoir conservé les positions conquises les années précédentes. "Nous avons élargi le marché, souligne Caroline Sordet, directrice éditoriale chez LexisNexis. Le fait d’avoir mis l’accent sur le prix a permis de lever le frein du renouvellement annuel. Les professionnels ne se posent plus la question et achètent désormais un code tous les ans car les prix sont devenus très accessibles." En librairie, les effets de la lutte entre les deux éditeurs se font aussi sentir : "Cela a fait revenir une clientèle qui avait presque disparu, notamment les étudiants qui préparent le barreau et qui passent leurs épreuves en septembre. Habituellement, ils conservaient leur code de l’année précédente, désormais ils achètent l’édition la plus récente, observe Laurent Golfier, responsable du rayon droit et éco-gestion à la librairie Durance, à Nantes. Il y a aussi un effet induit sur la vente de livres. Le simple fait de venir en librairie pour acheter un code permet aux étudiants de se rendre compte de l’offre et en conduit certains à acheter des manuels."

Challenger sur ce marché historiquement dominé par Dalloz, LexisNexis propose un seul produit - avec différents types de jaquettes - dont le prix varie dans le temps. A l’inverse, Dalloz a lancé l’an dernier des codes à couverture souple en tirage limité tout en continuant de miser sur son édition classique qui bénéficie de prestations associées plus riches. L’éditeur avait aussi lancé une troisième version intitulée Code 3.0, entièrement numérique, dont les fonctionnalités numériques sont les mêmes que pour l’édition classique, avec en plus des liens vers les revues Dalloz et la doctrine Dalloz des revues et de l’encyclopédie. Mais ces codes valables douze mois et vendus 99 euros n’ont pas fonctionné en librairie. "Les libraires n’ont pas beaucoup mis en avant cette offre qui a été occultée par les éditions limitées et classiques de nos codes", explique Delphine Levêque, directrice des marchés juridiques. Dalloz ne mettra donc plus l’accent sur le Code 3.0, qui reste néanmoins disponible en ligne.

Cette année, LexisNexis poursuit l’offensive et propose deux nouvelles séries de jaquettes (l’une avec des couvertures de Yak, et l’autre baptisée "Trendy"). L’éditeur maintient son offre de lancement jusqu’à fin décembre quand l’an dernier celle-ci expirait fin octobre. LexisNexis profite également de la rentrée 2015 pour coupler ses codes avec une application Lexis eLivres Android/Apple. Le couplage est justifié par la difficulté à percer que rencontrent les versions numériques seules. "A ce jour, les lecteurs souhaitent majoritairement disposer des deux formats (papier et numérique) car ceux-ci correspondent à des cas d’usage et des expériences différents et complémentaires", décrypte Caroline Sordet.

De son côté, s’il reste fidèle à la couleur rouge de ses couvertures, Dalloz fait appel au personnage Super Dalloz dans des vidéos qu’il diffuse sur les réseaux sociaux. Surtout, l’éditeur renforce la dimension numérique de son offre. Déjà, l’an dernier, outre les newsletters, l’édition classique de Dalloz s’enrichissait d’un accès en ligne avec des mises à jour hebdomadaires, et sur iPad via une application avec une actualisation mensuelle. Désormais, l’appli est compatible avec les iPhone et les smartphones Android. "C’est plus difficile techniquement car il existe une grande variété de tailles et de formats d’appareils Android, mais nous ne pouvions pas faire l’impasse", explique Delphine Levêque. La mise à jour hebdomadaire vaut pour l’offre classique des codes rouges. L’édition limitée propose, elle, une mise à jour mensuelle via l’envoi d’une newsletter.

Pour cette rentrée, les deux éditeurs tiennent aussi compte de la réforme du droit des contrats, qui sera effective en 2016, mais dont les grandes lignes sont déjà connues. Dalloz et LexisNexis proposent chacun un supplément à leur Code civil qui commente les articles concernés par la réforme. Chez Dalloz, ce supplément n’est offert qu’avec l’édition classique du Code civil. L’édition limitée, elle, comprendra aussi un supplément relatif à la réforme, mais moins exhaustif. "L’édition limitée permet d’accéder à la qualité Dalloz à un prix étudiant, mais notre meilleure proposition reste l’édition classique", justifie Delphine Levêque.

04.09 2015

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