Elles sont réputées difficiles. Mais depuis 2019, exception faite de l'annus horribilis de 2020, les sciences humaines et sociales (SHS) ont renoué avec la croissance. En 2021, elles affichaient, selon le Syndicat national de l'édition (SNE), un chiffre d'affaires de 373 millions d'euros (+ 4,5 % par rapport à l'année précédente). C'est trois fois plus que le segment des essais et documents qui, malgré une croissance de 11,7 % grâce aux titres de politique, de féminisme ou d'écologie, enregistre un chiffre d'affaires de 112,8 millions d'euros.
Ces chiffres ont de quoi réjouir. Et ce, bien que 2021 ait une année particulièrement exceptionnelle. Pour autant, selon plusieurs maisons indépendantes, 2022 a été marquée par un essoufflement sur certains domaines, en particulier l'histoire mais également le féminisme ou l'écologie qui font tout autant partie du segment des essais que celui des SHS. « Le succès qui était quasiment systématique il y a un ou deux ans est en train de fléchir », observe Nicolas Norrito, éditeur chez Libertalia.
Renouvellement du lectorat
Malgré tout, qualifiant le segment de « dynamique », « très actif » ou porté par « un intérêt très fort et renouvelé de la part des lecteurs et des libraires », l'ensemble des éditrices et éditeurs interrogés en sont convaincus : il se passe quelque chose. « Tout le débat autour de la crise des sciences humaines que nous entendons depuis des années est caduc : nous assistons clairement à un renouveau des SHS
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