Alors que le vendredi 20 mars a été rythmé par le défilé de scolaires venus dépenser leurs chèques-livres en BD et autres ouvrages illustrés, le Salon du livre de Paris a accueilli un public en majeure partie familial, samedi et dimanche, comme en témoignaient l'affluence sur les stands de livres pour la jeunesse, la ribambelle de poussettes croisées et les cris et rires qui ont résonné dans les allées de la Porte de Versailles.
Si, côté fréquentation et dans l'attente de chiffres définitifs, le commissaire général du Salon, Bertrand Morisset, note un "léger tassement", la manifestation s'affirme cette année encore comme une grande fête du livre, populaire et capable d'attirer les foules malgré un plan Vigipirate renforcé (qui a parfois créé des files d'attente de plusieurs centaines de mètres à l'entrée) et le premier tour des élections départementales, dimanche.
Malgré cette échéance électorale, plusieurs personnalités politiques, du gouvernement en particulier, ont aussi fait le déplacement. Après avoir inauguré le Salon jeudi soir, Fleur Pellerin, la ministre de la Culture et de la Communication, a accompagné le président François Hollande pendant près de 3 heures samedi matin, dans l'un de ses exercices préférés, la rencontre avec les Français et la signature d'autographes. Aux alentours de 16 heures, c'est Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, qui a attiré les curieux armés de leurs appareils photo. Dimanche, à 15 heures, le Premier ministre Manuel Valls s'est à son tour prêté au jeu des rencontres avec les éditeurs et des auteurs pendant deux heures, tandis que l'on a pu croiser au cours du week-end Alain Juppé sur le stand d'Edilivre ou encore l'ancien ministre de la Culture Jack Lang quasi-incognito.
Dédicaces et selfies
Elément phare de la réussite de la manifestation, les rencontres et les séances de dédicaces avec de grosses têtes d'affiche ont à nouveau fait le plein, avec des auteurs d'horizons très différents venus rencontrer leurs lecteurs. Robert Laffont avait aligné ses poids lourds : Marc Levy, l'auteur préféré des Français (350 livres signés en deux heures) à côté de Nikos Aliagas samedi, Jean Teulé, Frédéric Mitterrand et même l'Américain Ken Follett dimanche. Même file d'attente fournie chez Albin Michel grâce à Bernard Werber et Eric Zemmour, au stand du Seuil avec Audrey Pulvar, Edwy Plenel et Hubert Reeves, chez Héloïse d'Ormesson grâce à Tatiana de Rosnay, mais aussi Kamel Daoud (Meursault, contre-enquête) chez Actes Sud, Gilles Legardinier chez Fleuve ou Riad Sattouf (L'Arabe du futur) chez Allary éditions.
Le grand stand Gallimard-Flammarion bénéficiait également d'un beau casting avec notamment Henri Loevenbruck, Mona Ozouf, Sylvain Prudhomme et surtout l'incontournable David Foenkinos, qui a gentiment accepté, comme beaucoup d'auteurs, de se plier au rituel du selfie avec ses fans. Les maisons de poche n'étaient pas en reste, Le Livre de poche affichant un planning de dédicaces fourni (Marc Lavoine, très attendu, Justine Lévy, Sorj Chalandon, Dany Laferrière, Romain Puertolas, Grégoire Delacourt), faisant presque oublier l'absence des grandes maisons littéraires du groupe Hachette.
Sur le grand pavillon Brésil, pays invité de cette édition, on avait également le sourire. Entre conférences remplies et jolies séances de dédicaces, les auteurs brésiliens ont reçu à Paris un accueil à la hauteur de leurs attentes.
Des ventes en demi-teinte
Pourtant, tous les éditeurs n'affichaient pas un grand sourire dimanche. Car si le public s'était déplacé, affluence n'est pas toujours synonyme de bon chiffre d'affaires, même avec des personnalités médiatiques. Ainsi, si les lecteurs ont été prompts à se photographier avec Florence Aubenas ou à lui faire signer carnets et bouts de papier, "les ventes ne sont pas très bonnes", se désole-t-on sur le stand des éditions de l'Olivier. Même constat chez Flammarion, où l'on observe une "peopolisation" grandissante du Salon, tout en se réjouissant des bonnes ventes du dernier roman de Fred Vargas (350 exemplaires vendus sur la seule journée de samedi) ou de celui de Michel Houellebecq, qui ne s'étaient pas déplacés.
De façon générale, beaucoup de maisons constatent une légère baisse de leur chiffre d'affaires. Entre -10 et -25 % pour les éditeurs de BD, un bilan moyen pour Liana Levi, l'impression d'une fréquentation un peu en dessous des autres années chez Actes Sud. Que ce soit du côté de l'organisation du Salon ou des éditeurs, plusieurs explications reviennent : un billet d'entrée trop élevé (12 euros pour le plein tarif) pour venir acheter des livres au même prix qu'en librairie, un plan Vigipirate propre à décourager les plus motivés et des scolaires partis plus tôt qu'à l'habitude (15 h 30), conséquence de la réforme des rythmes scolaires. La grève qui a affecté Radio France tout le week-end, alors que ses différentes stations devaient largement relayer la manifestation, n'a pas joué non plus en faveur de lamanifestation. Quant à la stagnation du pouvoir d'achat, il est également à prendre en compte : "Les gens ont un budget réduit qui leur permet d'acheter 3 ou 4 livres maximum au Salon, et jamais plusieurs sur un même espace", explique-t-on au stand Océanie.
Porte de Versailles : rester ou partir ?
En conséquence, la question du déménagement de la manifestation est revenue en force. Entre partisans d'un retour au Grand Palais, là où est né le Salon du livre en 1981, et farouches défenseurs d'un maintien dans un lieu grand public tel que la Porte de Versailles, les positions paraissaient encore plus tranchées à l'issue du week-end. Et si une troisième voie a pu se faire un entendre ("Pourquoi pas les Berges de Seine ?"), toutes les maisons ou presque s'accordaient à dire qu'après 25 ans de Salon dans le 15e arrondissement, il était temps de donner un nouveau souffle à un événement à la recherche de cohérence. Nul doute que cette problématique alimentera nombre de discussions lundi 23 mars, lors de la dernière journée du Salon plus particulièrement réservée aux professionnels.
Si, côté fréquentation et dans l'attente de chiffres définitifs, le commissaire général du Salon, Bertrand Morisset, note un "léger tassement", la manifestation s'affirme cette année encore comme une grande fête du livre, populaire et capable d'attirer les foules malgré un plan Vigipirate renforcé (qui a parfois créé des files d'attente de plusieurs centaines de mètres à l'entrée) et le premier tour des élections départementales, dimanche.
Malgré cette échéance électorale, plusieurs personnalités politiques, du gouvernement en particulier, ont aussi fait le déplacement. Après avoir inauguré le Salon jeudi soir, Fleur Pellerin, la ministre de la Culture et de la Communication, a accompagné le président François Hollande pendant près de 3 heures samedi matin, dans l'un de ses exercices préférés, la rencontre avec les Français et la signature d'autographes. Aux alentours de 16 heures, c'est Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, qui a attiré les curieux armés de leurs appareils photo. Dimanche, à 15 heures, le Premier ministre Manuel Valls s'est à son tour prêté au jeu des rencontres avec les éditeurs et des auteurs pendant deux heures, tandis que l'on a pu croiser au cours du week-end Alain Juppé sur le stand d'Edilivre ou encore l'ancien ministre de la Culture Jack Lang quasi-incognito.
Dédicaces et selfies
Elément phare de la réussite de la manifestation, les rencontres et les séances de dédicaces avec de grosses têtes d'affiche ont à nouveau fait le plein, avec des auteurs d'horizons très différents venus rencontrer leurs lecteurs. Robert Laffont avait aligné ses poids lourds : Marc Levy, l'auteur préféré des Français (350 livres signés en deux heures) à côté de Nikos Aliagas samedi, Jean Teulé, Frédéric Mitterrand et même l'Américain Ken Follett dimanche. Même file d'attente fournie chez Albin Michel grâce à Bernard Werber et Eric Zemmour, au stand du Seuil avec Audrey Pulvar, Edwy Plenel et Hubert Reeves, chez Héloïse d'Ormesson grâce à Tatiana de Rosnay, mais aussi Kamel Daoud (Meursault, contre-enquête) chez Actes Sud, Gilles Legardinier chez Fleuve ou Riad Sattouf (L'Arabe du futur) chez Allary éditions.
Le grand stand Gallimard-Flammarion bénéficiait également d'un beau casting avec notamment Henri Loevenbruck, Mona Ozouf, Sylvain Prudhomme et surtout l'incontournable David Foenkinos, qui a gentiment accepté, comme beaucoup d'auteurs, de se plier au rituel du selfie avec ses fans. Les maisons de poche n'étaient pas en reste, Le Livre de poche affichant un planning de dédicaces fourni (Marc Lavoine, très attendu, Justine Lévy, Sorj Chalandon, Dany Laferrière, Romain Puertolas, Grégoire Delacourt), faisant presque oublier l'absence des grandes maisons littéraires du groupe Hachette.
Sur le grand pavillon Brésil, pays invité de cette édition, on avait également le sourire. Entre conférences remplies et jolies séances de dédicaces, les auteurs brésiliens ont reçu à Paris un accueil à la hauteur de leurs attentes.
Des ventes en demi-teinte
Pourtant, tous les éditeurs n'affichaient pas un grand sourire dimanche. Car si le public s'était déplacé, affluence n'est pas toujours synonyme de bon chiffre d'affaires, même avec des personnalités médiatiques. Ainsi, si les lecteurs ont été prompts à se photographier avec Florence Aubenas ou à lui faire signer carnets et bouts de papier, "les ventes ne sont pas très bonnes", se désole-t-on sur le stand des éditions de l'Olivier. Même constat chez Flammarion, où l'on observe une "peopolisation" grandissante du Salon, tout en se réjouissant des bonnes ventes du dernier roman de Fred Vargas (350 exemplaires vendus sur la seule journée de samedi) ou de celui de Michel Houellebecq, qui ne s'étaient pas déplacés.
De façon générale, beaucoup de maisons constatent une légère baisse de leur chiffre d'affaires. Entre -10 et -25 % pour les éditeurs de BD, un bilan moyen pour Liana Levi, l'impression d'une fréquentation un peu en dessous des autres années chez Actes Sud. Que ce soit du côté de l'organisation du Salon ou des éditeurs, plusieurs explications reviennent : un billet d'entrée trop élevé (12 euros pour le plein tarif) pour venir acheter des livres au même prix qu'en librairie, un plan Vigipirate propre à décourager les plus motivés et des scolaires partis plus tôt qu'à l'habitude (15 h 30), conséquence de la réforme des rythmes scolaires. La grève qui a affecté Radio France tout le week-end, alors que ses différentes stations devaient largement relayer la manifestation, n'a pas joué non plus en faveur de lamanifestation. Quant à la stagnation du pouvoir d'achat, il est également à prendre en compte : "Les gens ont un budget réduit qui leur permet d'acheter 3 ou 4 livres maximum au Salon, et jamais plusieurs sur un même espace", explique-t-on au stand Océanie.
Porte de Versailles : rester ou partir ?
En conséquence, la question du déménagement de la manifestation est revenue en force. Entre partisans d'un retour au Grand Palais, là où est né le Salon du livre en 1981, et farouches défenseurs d'un maintien dans un lieu grand public tel que la Porte de Versailles, les positions paraissaient encore plus tranchées à l'issue du week-end. Et si une troisième voie a pu se faire un entendre ("Pourquoi pas les Berges de Seine ?"), toutes les maisons ou presque s'accordaient à dire qu'après 25 ans de Salon dans le 15e arrondissement, il était temps de donner un nouveau souffle à un événement à la recherche de cohérence. Nul doute que cette problématique alimentera nombre de discussions lundi 23 mars, lors de la dernière journée du Salon plus particulièrement réservée aux professionnels.
