Olivier Guez a reçu le prix Renaudot 2017, lundi 6 novembre, pour
La Disparition de Josef Mengele, publié en août chez Grasset. Il succède à Yasmina Reza lauréate 2016 avec Babylone, paru chez Flammarion.
Best-seller de la rentrée, écoulé à près de 30000 exemplaires selon Gfk, le roman est aussi en course pour le Prix Médicis et le Prix Interallié. On remarquera qu'
avec le Goncourt pour Eric Vuillard, c'est un autre roman autour de la Seconde Guerre mondiale qui est sacré aujourd'hui.
"Je pense qu'on ne s'est jamais rémis de cette césure qui est la période de 14-45, je pense qu'on vit toujours là dedans et qu'elle est civilisationnelle", a déclaré Olivier Guez, présent chez Drouant.
Il raconte le destin de l’ancien médecin SS à Auschwitz Josef Mengele qui prit la fuite pour l’Argentine en 1949. Traqué par le Mossad et par le chasseur de nazis Simon Wiesenthal, il se réfugie au Brésil où il meurt en 1979.
"C’est cette histoire, ces trois décennies où, si Mengele fuit, c’est moins sa mémoire, le souvenir des suppliciés, que ses poursuivants, que nous narre dans un récit qui s’autorise les armes du romanesque Olivier Guez", écrit Olivier Mony dans son
avant-critique pour
Livres Hebdo.
Olivier Guez a dit avoir
"pensé à toutes ces personnes qui ont cru" en lui lorsqu'il a appris la nouvelle. Il a dédié le prix à quatre victimes d'Auschwitz qu'il n'a jamais rencontrées mais dont les plaques dorées commémoratives se trouvent devant l'immeuble, à Rome, où il a écrit son roman.
C'est le deuxième roman d'Olivier Guez, après
Les Révolutions de Jacques Koskas (Belfond, 2014). Son scénario
Fritz Bauer, un héros allemand avait été distingué dans plusieurs palmarès et festivals de cinéma en 2015.
Renaudot EssaiDe l'ardeur de Justine Augier (Actes Sud) a été récompensé par le Renaudot essais. Il s'agit de la biographie de Razan Zaitouneh, dissidente syrienne enlevée en décembre 2013 avec trois de ses compagnons de lutte. Ce récit reconstitue le puzzle éclaté de la révolution en Syrie et questionne l'engagement des Syriens dans le chaos de la guerre civile en Syrie.
Créé en 1926, le prix Théophraste Renaudot récompense depuis 2001 un essai. La lauréate succède à l’ouvrage critique
Le monde libre d’Aude Lancelin, paru aux Liens qui libèrent.
Renaudot Poche
Louisiane C. Dor avec son roman
Les méduses ont-elles sommeil ? a été choisie cette année comme Prix Renaudot poche. Ce premier roman, d'abord auto-édité en 2015 via Kindle Direct Publishing (Amazon), a été publié chez Gallimard en 2016 puis en poche chez Folio en 2017. L'auteure met en scène l'histoire d'Hélène, 18 ans, qui mène une vie épanouissante à Paris après avoir été longtemps le bouc émissaire de sa classe. Bercée par la musique électronique et les rêves factices, elle s'enfonce dans le monde de la nuit, convaincue de vivre une expérience merveilleuse.
En 2016, le jury avait sacré Stéphanie Janicot pour
La mémoire du monde: intégrale, paru au Livre de poche.