Le jury du 35e Goncourt des lycéens a couronné Beyrouth-sur-Seine, autobiographie de Sabyl Ghoussoub, parue aux éditions Stock. La proclamation du prix, devenu l’un des plus prescripteurs en France depuis sa création en 1988, a été faite jeudi 24 novembre à Rennes. S'il s'agit du premier prix littéraire décerné à l'écrivain-journaliste, sa maison d'édition empoche son troisième Goncourt des lycéens, et son deuxième consécutif.
"Tous pris au jeu"
Le lauréat a tenu dès l'annonce à remercier par téléphone les "excellents lycéens, de la part d'un mauvais lycéen", a-t-il plaisanté avant de dédier cette récompense à ses parents, à l'histoire desquels "le roman est un hommage", et d'avoir une pensée pour "tous les exilés de ce petit pays en proie à d'immenses difficultés".
Le 35ème jury du Goncourt des lycéens a couronné Sabyl Ghoussoub - Photo ED
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Le roman de Sabyl Ghoussoub a été élu au deuxième tour, à sept voix contre cinq pour celui de Nathan Devers, Les liens artificiels (Albin Michel), par un jury de 12 élèves représentants les 2 000 élèves des 55 classes qui ont pris part à cette édition du Goncourt des lycéens. Parmi eux, Kalista Nivoix-Duvignac du lycée professionnel Georges Cisson de Toulon, qui suit un parcourt de carrosserie et électronique avec 23 autres élèves. "Tous se sont pris au jeu", a-t-elle expliqué à Livres Hebdo, en assurant que la clé pour avoir mis tout le monde à lire la sélection des 15 romans était "de ne pas avoir forcé les élèves".
À l'autre bout de la France, même état d'esprit pour la classe de Terminal du lycée Thomas Hélye de Cherbourg-en-Cotentin, d'où provient la présidente du jury Blandine Le Brequier. La professeure de français, Mme Guillotin, l'avait déjà fait participer au Femina des lycéens l'an dernier, et a noté que "la rencontre avec les écrivains a été primordiale dans l'élan donné à la lecture par la classe". La sélection des romans, réalisée par les académiciens du Goncourt, a été jugée par Sylvie Sorel, la coordinatrice nationale du prix pour le ministère de l'Éducation nationale, "particulièrement en lien avec l'actualité cette année, à l'image de la rentrée littéraire".
Marque indélébile
Voilà plusieurs années que le romancier-journaliste Sabyl Ghoussoub anime la chronique littéraire "Quoi qu’on en lise" pour le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour. En 2018, il publie Le nez juif puis, en 2020, Beyrouth entre parenthèses aux éditions l’Antilope, le dernier raflant la mention spéciale France-Liban 2020. Avec Beyrouth-sur-Seine, son troisième ouvrage écoulé pour l'instant à 2 700 exemplaires (d'après les estimations de vente GFK), Sabyl Ghoussoubse lance dans une quête qui ne dit pas son objectif. En interrogeant ses parents sur leur pays d’origine, le Liban, l’auteur, qui se sent plus "international" que Libanais ou Français, raconte l’immigration dans la famille et la vie en exil. Entrecroisant les saynètes, l'écrivain se met en scène et ravive la mémoire des années 1970 au Liban d'aujourd'hui, saccagé par les années de guerre civile, en passant par les attentats à Paris de 1985-1986. Un récit qui, avant tout, revient sur la marque indélébile que laissent, en soi, les origines.
Annie Ernaux, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka, rejoints par d’autres écrivains parmi lesquels Salman Rushdie et Roberto Saviano, demandent dans une tribune parue dans Le Point la « libération immédiate » de Boualem Sansal après l’annonce de son arrestation en Algérie. Trente écrivains lauréats du Grand prix du roman de l'Académie française se mobilisent également dans une tribune publiée dans Le Figaro.
Dans les médias cette semaine, la Grande Librairie consacre une émission spéciale à la lecture pour les enfants à l'occasion des 40 ans du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, en compagnie notamment de Daniel Pennac. Sur France Inter, Eva Bester reçoit Paul Audi pour Tenir tête (Stock), prix Femina de l’essai 2024.
Interpellé en Algérie le 16 novembre dernier à son retour de France, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal n’a plus donné de nouvelles depuis cette date. Ses éditeurs Gallimard et Cerf font part de leur vive inquiétude. Dans un communiqué, Gallimard appelle à sa « libération immédiate ».
Par
Charles Knappek
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