Laminé par le succès des tablettes, le groupe taïwanais E Ink, fabricant des écrans à encre numérique, a vu son chiffre d'affaires plonger de 35% au deuxième trimestre 2013 (2,9 milliards de dollars de Taïwan (TWD), soit 73 millions d'euros) par rapport au début de l'année. Ses pertes ont doublé, à 1 milliard de TWD (25 millions d'euros), selon une communication aux analystes financiers.

E Ink dispose pourtant des brevets et du monopole de cette technologie à l'origine de la relance du marché du livre numérique au milieu des années 2000, avec la fabrication de liseuses par Sony tout d'abord, puis Amazon (Kindle), Kobo, ou encore le français Bookeen (Cybook). Le lancement de l'iPad d'Apple, tablette tactile multifonctions et couleurs, a toutefois cassé la croissance de ce matériel à peine lancé, en raison de sa fonction limitée pour l'essentiel à la lecture de texte en noir et blanc.

Le volume des livraisons d'écrans devrait être identique à celui de l'an dernier, entre 10 et 15 millions d'unités selon les dirigeants d'E Ink. Le reflux du deuxième trimestre est dû à un report des commandes au troisième trimestre, assurent-ils. Tous les principaux concepteurs de liseuses lancent de nouveaux matériels chaque fin d'année, autour des développements proposés par E Ink (écrans tactiles et éclairés pour la génération de l'hiver 2012/2013).

Les marchés européens et asiatiques sont encore porteurs et représenteront chacun 27% des débouchés. Ils prennent le relais du marché nord américain, qui assurait en 2011 la moitié des débouchés, contre 35% maintenant.

E Ink a lancé une version couleurs de ses écrans (Triton II), plus économe en énergie que les écrans LCD mais sans atteindre leurs performances. L'entreprise cherche des débouchés dans d'autres marchés (affichage, étiquetage) qui ne représentent pour le moment qu'une part très minoritaire de ses recettes.