Le marché du droit s'est montré résilient. Le groupe Lextenso annonce une croissance de 10 % pour ses marques universitaires LGDJ et Gualino. « Nous étions inquiets pour la rentrée 2020. Finalement les étudiants ont trouvé dans les livres ce qu'ils ne trouvaient plus dans les amphis », observe Sidonie Doireau, directrice éditoriale livres chez Lextenso. « Malgré la crise sanitaire, nous sommes restés sur des bases rassurantes avec des étudiants qui ont continué d'acheter des ouvrages », abonde Chrystel Faure, directrice de la rédaction, textes, codes et ouvrages chez LexisNexis. Le constat est similaire chez Dalloz où les ouvrages fondamentaux comme le Lexique des termes juridiques, le Gaja ou les manuels des principales matières de licence ont tiré les ventes.
A contrario les manuels de révision, tributaires de la visibilité en librairie, ont davantage peiné. « Les confinements nous ont coupés d'un lectorat qui ne connaît pas forcément nos titres mais se laisse d'habitude séduire par nos concepts en librairie, témoigne Enrick Barbillon, fondateur d'Enrick B Editions. Les étudiants ne font pas toujours la démarche de rechercher nos Lexifiches sur Internet. »
De fait, le commerce en ligne a nettement progressé depuis un an. Chez Dalloz, les librairies virtuelles de type Amazon ou Fnac.com représentent 26 % des ventes. Une croissance qui s'est surtout faite au détriment des librairies parisiennes : « Paris s'est vidé pendant les confinements successifs, précise Hélène Hoch, directrice du marché universitaire et librairie chez Lefebvre Dalloz. Cela s'est aussi traduit par des ventes localement plus fortes en province. »
à l'aune de cette rentrée 2021, les éditeurs maintiennent néanmoins un rythme soutenu de parutions, dicté par l'actualité législative, avec parfois des stratégies divergentes. LexisNexis attend début septembre pour publier ses Codes civil et de commerce afin d'intégrer la réforme du droit des sûretés ; Dalloz de son côté a fait paraître les deux codes dès la fin juin. Chez LGDJ, l'événement est la sortie mi-août d'un Dictionnaire juridique. Enrick B enrichit « Juris'Coach » de titres en responsabilité civile et droit du travail. L'éditeur publie aussi plusieurs nouveautés dans la collection de révision « Lexifiches », centrée sur le legal design. Ce concept visuel reposant sur les infographies ou les schémas se retrouve de plus en plus dans la production. Ellipses vient ainsi de lancer une collection « Le droit en cartes mentales », centrée sur la révision. De la même manière depuis deux ans dans ses « Mémentos », Gualino accorde au legal design une large place qui devrait encore augmenter pour grimper jusqu'à 20 % du contenu des nouveaux titres.
Plus classiquement, Vuibert renforce ses « Essentiels du Sup » avec deux nouveautés en droit des obligations et droit de l'immobilier. Dalloz refond la maquette intérieure de ses « Précis » et complète la collection de deux nouveautés en droit de la concurrence et en philosophie du droit. LexisNexis poursuit le déploiement de la nouvelle maquette de la collection « Objectif Droit » sur plus de dix titres à la rentrée. Côté CRFPA, la collection « Spécial CRFPA » lancée en 2020 par Dalloz, s'installe dans la durée tandis que LexisNexis annonce pour octobre un Culture juridique générale sous forme de questions/réponses. En début d'année, LGDJ a revu la maquette intérieure de la collection « CRFPA », qui intègre pour la première fois de la couleur et dont la parution a été avancée pour anticiper les besoins des étudiants.