Enjeu de taille au sein de la saison des distinctions littéraires, le prix Décembre 2025 a été décerné, mardi 28 octobre, à Laura Vazquez pour son roman Les forces, paru aux éditions du Sous-Sol. La lauréate l'emporte devant David Dufresne pour Remember Fessenheim (Grasset) et Kevin Orr pour Laure (Seuil), qui complétaient la liste des finalistes.
Écoulé à plus de 12 000 exemplaires selon NielsenIQ Bookdata, le deuxième ouvrage de Laura Vazquez, d’abord connue pour ses talents de poète, a déjà été couronné du prix littéraire des Inrockuptibles.
« En décortiquant le réel, Laura Vasquez le met à distance et en souligne le caractère absurde »
Détournant les codes du roman d’apprentissage, Les Forces est une immersion au cœur des angoisses intrinsèques la condition humaine, chaînon d’un système social prédéterminé. Avec une précision presque clinique, Laura Vazquez retrace, de l’enfance à l’âge adulte, l’ascenseur social à plusieurs étages d’une narratrice dont toutes les certitudes se délitent au fil des pages. Mais d’un milieu à l’autre, une certitude s’impose : le monde, la réalité ne sont que supercheries, mensonges universels auxquels nul ne peut se soustraire, mais auxquels tout le monde se prête.
« En décortiquant le réel, Laura Vasquez le met à distance et en souligne le caractère absurde, replaçant sa subjectivité au cœur d'une multiplicité d'interprétations possibles et vertigineuses », écrivait Marie Fouquet dans les colonnes de Livres Hebdo, en juillet dernier.
Poétesse et romancière reconnue
Poétesse et romancière, Laura Vazquez a obtenu le prix de la Vocation en 2014 pour son recueil La Main de la main, publié chez Cheyne. Son premier roman La Semaine perpétuelle (Sous-sol) a reçu la mention spéciale du prix Wepler. Saluée pour l’ensemble de son œuvre, cette « Rimbaud des temps modernes » a été couronnée en 2023 du Goncourt de la poésie. La même année, elle écrivait Zéro (Sous-sol) durant sa résidence à la Villa Médicis, osant une incursion du côté de la scène.
Avec cette récompense, Laura Vazquez offre à sa maison, les éditions du Sous-Sol, leur tout premier prix Décembre. Lequel est d’ailleurs doté d’un chèque de 15 000 euros, délivré par la Fondation Pierre Bergé – Yves-Saint-Laurent.
Cette année, le jury était composé de Claude Arnaud, Laure Adler, Maxime Catroux, Chloé Delaume, Maylis de Kerangal, Amélie Nothomb, Patricia Martin, Charles Dantzig, Christophé Honoré ainsi que d’Arnaud Viviant.
La lauréate succède à Abdellah Taïa, distingué l’an passé pour son roman Le bastion des larmes (Julliard), écoulé à près de 20 000 exemplaires (contre quelque 5 000 avant la proclamation) d’après NielsenIQ Bookdata.