Nouvelles/Italie 5 juin Giorgio Pressburger

Moins connu que ses concitoyens Boris Pahor, Claudio Magris ou Paolo Rumiz (sans remonter jusqu'à Italo Svevo ou Umberto Saba), Giorgio Pressburger (1937-2017) est la parfaite illustration de la richesse littéraire de Trieste, au cœur de l'Europe, unique au monde par son cosmopolitisme, et notamment l'importance de sa communauté juive, majeure jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Juif né à Budapest, sa famille décimée par les nazis, Pressburger avait fui vers l'Italie en 1956, après la répression exercée par les Soviétiques contre le peuple hongrois, trop insoumis à leurs yeux. Naturalisé, c'est essentiellement à Trieste qu'il a vécu, et fait son œuvre, multiple : littérature, théâtre, radio, festivals.

Publié en 2015, le recueil des septNouvelles triestinesqui paraît aujourd'hui est entièrement situé au cœur de la ville, dans des lieux précis, et met en scène des personnages qui tous, peu ou prou, ont un rapport avec la culture, la peinture, la musique, la littérature. « A Trieste, tout le monde écrit », dit à un moment l'un de ses narrateurs, malicieux. Difficile de résumer ces histoires particulièrement embrouillées, comme celle de Frau Musika, la professeure de piano gênée par le bruit des transports amoureux de ses voisins, ou encore celle de Télémaque Salati, amateur de peinture pris au cœur d'une intrigue fantastique où les personnages des tableaux du passé reprennent vie. C'est intello, brillant, truffé de références, et, parfois, même, souffle labora, ce vent terrible qui n'existe qu'à Trieste.

Giorgio Pressburger
Nouvelles triestines - Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli
Actes Sud
Tirage: 2 600 EX.
Prix: 19,50 euros ; 176 p.
ISBN: 9782330121563

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