Disparition

La romancière, essayiste et journaliste Françoise Xénakis est morte à Courbevoie lundi 12 février à l'âge de 87 ans. Née le 27 septembre 1930 à Blois, l'auteure, veuve du compositeur et architecte Iannis Xenakis, a succombé à une longue maladie a annoncé leur fille, l'artiste Mâkhi Xenakis.

Journaliste pour Le Matin de Paris, chroniqueuse à Télématin sur France 2, participante du jeu L'Académie des 9, reconnaissable à ses inusables lunettes rouges et cheveux poivre et sel, elle avait commencé à écrire dans les années 1960, publiant en 1963 Le Petit caillou chez Robert Laffont, l'histoire d'une adolescente de seize ans mal aimée et rejetée par sa mère qui s'invente jour après jour, une figure maternelle idéale qui n'a plus de rapport avec la réalité.

Auteure d'une vingtaine de romans, au style vif et parfois fantasque, toujours plein de dérision et teinté de mélancolie, elle écrit notamment Ecoute (Gallimard, 1971), La natte coupée (Grasset, 1982), qui narre le destin d'une jeune paysanne grecque en rupture avec sa famille, La vie exemplaire de Rita Capuchon (Lattès, 1988), Mouche-toi Cléopâtre (Lattès, 1999), la biographie imaginaire de la reine d'Egypte, et Regarde nos chemins se sont fermés (Albin Michel, 2002).

Prix des libraires et auteure populaire

Attends-moi, publié chez Grasset en 1993, avait été distingué du Prix des libraires. Elle y raconte l'histoire de Jeanne Pottier qui a tué Claude, son mari, par amour, pour respecter une promesse. Pendant quatre jours d'audience, les témoins, les avocats vont raconter un amour qui ressemble à bien d'autres.

Avec Zut! on a oublié Madame Freud (Lattès, 1984), elle réhabilite les mères et les femmes de personnalités célèbres et de génies, oubliées par l'Histoire. En miroir, elle s'intéressera aux maris des femmes célèbres dans Chéri, tu viens pour la photo (Lattès, 1990).

"Je ne sais parler que de ce que je sens" disait-elle. En 1974, chez Ramsay, elle avait écrit Moi j'aime pas la mer, où elle raconte ses périples estivaux cauchemardesques en kayak de haute mer avec son mari et sa fille.
 
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Femme engagée, favorable au droit à mourir dans la dignité ou soutenant la lutte contre la maladie d'Alzheimer, co-créatrice du Prix des Incorruptibles et membre de jurys littéraires (Prix 30 millions d'amis, Prix du premier roman), elle avait arrêté d'écrire à la fin des années 2000. Ses deux derniers livres sont un essai, Danielle Mitterrand : la petite fille qui voulait être Antigone (Ramsay, 2006) et un recueil de nouvelles, J'aurais dû épouser Marcel (Anne Carrière, 2009), dont les histoires se déroulent en Sologne pendant l'entre-deux-guerres.

Elle y écrivait, comme une sorte d'autoportrait: "J'ai su très tôt qu'il fallait que j'écrive pour extirper de moi la douleur. Tant que je n'y arriverai pas, je serai incapable d'écraser une bonne fois pour toutes ce bubon incrusté, qui me distille en goutte-à-goutte la mélancolie gluante qui m'habite depuis toujours et ces goulées de détresse qui m'épuisent."”


 

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