Odile de Vasselot, figure de la Résistance française, est décédée dans la nuit du 21 avril 2025 à Paris, à l’âge de 103 ans. La nouvelle a été annoncée lundi dernier par l’Ordre de la Libération.
Née le 6 janvier 1922 à Saumur, dans une famille de militaires, elle s’illustra dès 1940 en rejoignant la Résistance, d’abord comme agente de liaison pour le réseau Zéro, puis au sein du réseau Comète, spécialisé dans l’exfiltration de pilotes alliés tombés en Belgique. Opérant sous les pseudonymes de « Danièle », puis de « Jeanne », elle multiplia les missions à haut risque, jusqu’à échapper de peu à la Gestapo en 1944.
Une vie dédiée à l'éducation
Après la guerre, elle poursuivit des études d’histoire à la Sorbonne avant de rejoindre la communauté apostolique Saint-François-Xavier. Elle partit en 1959 pour la Côte d’Ivoire, où elle fonda et dirigea le collège Sainte-Marie d’Abidjan, établissement destiné à l’éducation des jeunes filles ivoiriennes, jusqu’en 1988.
À son retour en France, Odile de Vasselot se consacra à la transmission de la mémoire résistante, intervenant dans les établissements scolaires et participant à de nombreuses commémorations. En 2024, elle fut décorée grand officier de l’Ordre national du Mérite par le président Emmanuel Macron.
Ne jamais baisser les bras
Ses mémoires, Tombés du ciel. Histoire d’une ligne d’évasion, publiées en 2005, bénéficièrent d’un soutien appuyé. Germaine Tillion, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Lucie et Raymond Aubrac, Denise et Alain Vernay, Serge Ravanel, Stéphane Hessel, ainsi que tous les membres de l’association Liberté-Mémoire, demandèrent à ce que l’ouvrage paraisse dans la collection « Résistance » des éditions Le Félin.
En 2019, lors de la réédition du texte en format de poche, l’autrice avait donné à son livre une nouvelle préface se terminant ainsi :
« Ce que je voudrais que vous reteniez, c’est qu’il n’y a pas de situation irréversible, il n’y a pas de problème qui ne porte en lui sa solution. Alors qu’en juin 1940 la France semblait au fond de l’abîme, les résistants ont contribué, avec les Alliés, à changer le cours de l’histoire. C’est donc, en bref, le message que je voudrais laisser ici à ceux qui me liront : Il ne faut jamais baisser les bras. »
