Bruxelles devient la première région, en Belgique, à faire entrer l’art de la bande dessinée au patrimoine culturel immatériel de son territoire. L’initiative, portée par le Musée de la BD de Bruxelles et soutenue par Ans Persoons, secrétaire d’État à l’urbanisme et au patrimoine et urban.brussels, administration valorisant le patrimoine de la région, a été présentée, ce jeudi 23 mai, au Musée de la BD par une pluralité d’acteurs investis dans ce geste symbolique.
« Il est rapidement apparu comme mission évidente et primordiale pour le Musée de la BD et le secteur que nous avons la chance de représenter quotidiennement, de porter cette initiative d’introduction de la bande dessinée au patrimoine culturel immatériel de la région Bruxelles-capitale. Un premier jalon indispensable d’une reconnaissance pour la bande dessinée, qui si elle peut se vanter d’être reconnue comme le 9e Art depuis de nombreuses années déjà, n’est pas encore reconnue auprès de l’Unesco au rang de patrimoine culturel immatériel », a déclaré Isabelle Debekker, directrice du Musée de la BD.
La BD comme référence patrimoniale
Outre la reconnaissance de la bande dessinée comme 9ᵉ art, son inscription au patrimoine immatériel de Bruxelles-Capitale lui permet une nouvelle renommée, doublée d’une spécificité régionale. Et pour cause, en Belgique, et notamment à Bruxelles, l’art de la bande dessinée se pratique depuis près de 200 ans avec Le déluge à Bruxelles de Richard Querelles en 1843. En 1929, Hergé crée son personnage de Tintin et impulse une nouvelle ère, dont les contours forment les prémices de la BD belge.
Côté édition, Bruxelles n’est pas non plus en reste. Centre d’édition et de publication du 9ᵉ art, la ville s’est spécialisée dans la formation de professionnels, attirant des auteurs et autrices du monde entier. Son arborescence même est imprégnée de l’influence de la bande dessinée, tout comme sa population, convertie en fervent lectorat dès le plus jeune âge. Festivals, musées, écoles… Aujourd’hui, tout Bruxelles s’anime autour d’un art devenu patrimoine, et dont la reconnaissance symbolique officialise son rôle dans la construction de l’identité régionale.