Livres Hebdo : Depuis sa création il y a vingt ans, le festival de musique Cabaret Vert accorde une place de choix à la BD. Comment cette alliance est-elle née ?
Laurent Quesada : Dès la première édition en 2005, quatre auteurs de BD ont été invités. Il a tout de suite été proposé d'inclure aussi des arts de rue, puis du cinéma, donc on est vraiment un festival plurimédia. Il y a dix ans, quand je suis devenu responsable BD, on a développé cette partie-là, qui est maintenant installée dans un vaste espace couvert au sein de L'Estaminet, le lieu de rencontres et de convivialité du festival. Cette année, la librairie est flambant neuve, on accueille 70 auteurs, et une grande expo pour les 50 ans de Goldorak, accompagné de Capitaine Flam.
Comment jouez-vous sur la proximité entre musique et BD ?
Par des clins d'œil musicaux dans la programmation. Cette année, nous avons invité quatre auteurs des éditions Petit à Petit, qui rendent hommage à des artistes légendaires, d'Amy Winehouse à Nina Simone en passant par Indochine ou David Bowie. À l'avenir, on aimerait faire des concerts dessinés !
« L'an dernier, on a vendu 2 000 albums, un record »
L'événement accueille plus de 100 000 visiteurs. Quels sont ceux qui arrivent jusqu'à vous ?
Un festivalier qui passe 2, 3, ou 4 jours sur place finit toujours par arriver chez nous. Les gens viennent pour se reposer, pour flâner, ce que permet notre espace, un peu à l'écart des scènes. Notre public, c'est 50 % de bédéphiles qui viennent voir des auteurs invités, et 50 % de curieux intéressés par les animations, ateliers, et tables rondes qu'on propose. L'an dernier, on a vendu 2 000 albums, un record.
Concrètement, qui fait vivre cet espace BD ?
Pour les commandes, cette année ce sont 195 séries BD qui sont mises en vente, je travaille avec trois librairies. Pendant le festival, on est une cinquantaine de bénévoles pour gérer l'accueil des artistes et la librairie. Pour que tout le monde puisse conseiller les titres, on leur fait des fiches de lecture. On a aussi un « BD sitting » qui permet aux festivaliers de nous confier les albums qu'ils achètent jusqu'à leur départ.