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Inscrire les Goncourt des lycéens aux programmes scolaires pour lutter contre l'érosion de la lecture ?

Le prix Goncourt des lycéens - Photo Sarah Bastin/Fnac

Inscrire les Goncourt des lycéens aux programmes scolaires pour lutter contre l'érosion de la lecture ?

Dans une tribune publiée le 7 décembre dans Le Monde, Philippe Claudel, président de l'Académie Goncourt et Enrique Martinez, directeur général du groupe Fnac Darty, proposent de faire passer le Goncourt des lycéens de 2 000 à 20 000 participants. Ils plaident également pour l'intégration des lauréats du prix dans les programmes scolaires afin de renforcer l'attrait des jeunes pour la littérature contemporaine.

Par Anatole Lanneau
Créé le 08.12.2025 à 18h16

Le président de l'Académie Goncourt Philippe Claudel et le directeur général du groupe Fnac Darty Enrique Martinez ont appelé dimanche 7 décembre dans une tribune publiée dans Le Monde à étendre massivement le prix Goncourt des lycéens. Ils préconisent de faire passer 2 000 à 20 000 jeunes le jury de cette récompense organisée depuis 1988 par la Fnac avec le rectorat de l'Académie de Rennes, et d'intégrer les livres lauréats récompensés dans les programmes scolaires.

Dans cette tribune, les deux signataires défendent cette proposition en réponse à la chute de la lecture chez les jeunes. 

Objectif 20 000 élèves

Aujourd'hui, 2 000 élèves de toutes filières participent chaque année au Goncourt des lycéens. Pendant deux mois, ils lisent une quinzaine de romans, rencontrent les auteurs, débattent et élisent le livre qui les a le plus marqués. « Ce sont les lycéens eux-mêmes qui parlent le mieux de cette expérience, soulignent les deux signataires. Combien témoignent que cette aventure, au départ vécue comme une contrainte, leur a fait découvrir des voix, des mots, des thèmes, des émotions, et les a marqués à jamais. »

Fort de ce succès, Philippe Claudel et Enrique Martinez proposent de multiplier par dix le nombre de participants : « 2 000 aujourd'hui, pourquoi pas 20 000 demain ? » Grâce au partenariat entre le ministère de l'Éducation nationale et la Fnac, au soutien de l'Académie Goncourt et du monde de l'édition, cette montée en puissance leur semble possible.

Intégrer les lauréats dans les programmes scolaires

Mais les deux hommes vont plus loin. Ils suggèrent que les ouvrages récemment couronnés par le Goncourt des lycéens soient favorisés dans les programmes de lycée. « À l'heure où l'obligation suffit de moins en moins à faire lire, la recommandation par des jeunes lycéens aurait une force inégalée », argumentent-ils. Intégrer ces lauréats aux programmes vaudrait reconnaissance de la littérature contemporaine aux yeux des élèves, de son actualité face aux défis du temps présent, et surtout de leurs propres choix. Car contrairement aux prix élus par des jurys adultes, le Goncourt des lycéens reflète ce qui capte réellement l'attention et l'intérêt des jeunes lecteurs.

Pour Philippe Claudel et Enrique Martinez, l'enjeu dépasse la simple question de la lecture : « La reconquête de la lecture est un impératif de civilisation, au sens le plus fort du terme. » Une bataille dans laquelle le Goncourt des lycéens pourrait devenir une arme décisive.

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