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Gilles Francescano : « Les Imaginales sont là pour mettre les auteurs et les autrices à disposition du public »

Gilles Francescano, directeur artistique des Imaginales - Photo Antoine Masset

Gilles Francescano : « Les Imaginales sont là pour mettre les auteurs et les autrices à disposition du public »

Gilles Francescano présente la direction et la thématique de la 23e édition du festival des Imaginales, festival spécialisé dans les littératures de l'imaginaire qui se déroule du 23 au 26 mai à Épinal.

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Par Antoine Masset
Créé le 23.05.2024 à 16h30

L'illustrateur Gilles Francescano, avec plus de 500 couvertures de romans, packaging de jeux, de films vidéo et d’affiches au compteur, est depuis l’an dernier le directeur artistique du festival des Imaginales à Épinal. Livres Hebdo a rencontré l'artiste-directeur à Épinal pendant l'événement.

Livres Hebdo : Pourquoi avoir choisi le thème du Memento Mori pour cette édition ?
Ce thème était important pour moi car c'est une problématique que l'on connaît tous. Il était bon de rappeler, non pas que l'on va tous mourir et que le festival annonce la fin du monde, mais au contraire qu'il faut profiter de chaque instant. C'est l'idée derrière tout ça, de profiter du festival pour échanger entre auteur et lecteur sur la question et peut-être apporter des réponses. Se rappeler aussi que ce sont des moments privilégiés et en apprécier la substantifique moelle.

Quelles sont les nouveautés cette année ?
Nous avons accentué certains aspects, par exemple le livre jeunesse en nous associant au festival Zinc Grenadine afin d’animer un espace dédié à cette littérature. Des ateliers sont proposés et les tables sont adaptées à la taille des enfants. N'ayons pas peur parce qu'il y a plus d'expositions, plus d'invités, plus d'autrices, plus d'interventions et de théâtre vivant. Nous avons enfoncé le clou avec la 2e édition commune avec de la fête des images. Des animations autour de l'illustration de l'affiche réalisée par Daria Schmitt seront ainsi projetées en ville. Dans les petites nouveautés, il y a aussi ces partenariats en ville et cela montre que le festival est fédérateur. Il a grossi, pas forcément en visiteurs, ce n'est pas non plus la course au chiffre, mais il est surtout important d'améliorer et polir l'offre laissée à disposition du public. Nous voulons avoir une grande cohérence autour d'un thème et tout cela si possible dans la bienveillance.

« Derrière les littératures de l'imaginaire, il n'y rien du tout de fictif »

Il y a ici le prix des lycéens, des collégiens et des écoliers à décerner. Cela traduit-il une volonté de redonner le goût de la lecture aux jeunes ?
C'est bien entendu l'envie. Je prends l'analogie du concert live, quand on voit un artiste en direct, on a envie d'acheter sa musique même si on la découvre. Généralement on est quand même séduit par sa personnalité et l'énergie qui s'en dégage. Quand un lecteur rencontre un auteur ou une autrice, il a souvent envie de gratter pour voir ce qu'il y a derrière. La première fonction du festival, c'est de mettre les auteurs et les autrices à disposition et à la hauteur du public et ici des jeunes lecteurs. À Épinal, le travail réalisé sur les scolaires, collégiens et lycéens, est exemplaire. Il n'y a aucun autre festival en France qui a réussi cette prouesse. Ce sont plus de 2 000 lecteurs dans l'Éducation nationale concernés par ces prix-là. On le voit bien lors de cette journée, dédiée au scolaire, il y a du monde. On aimerait bien étendre cette offre avec le milieu étudiant par exemple. Pourquoi pas intéresser des facs sur la lecture de l'imaginaire.

Quel est le but de cette littérature ?
Ma petite intention cachée, c'est que derrière les littératures de l'imaginaire, il n'y rien du tout de fictif finalement. Si on part du principe que notre réalité est entièrement façonnée par l'imagination humaine, on va appauvrir le milieu dans lequel on vit si on n'entretient pas cette imagination. Et si on remonte à la source, c'est le mot qui nous permet d'exprimer une pensée, une idée ou un concept. Si ce mot reste dans la tête, il reste une idée. Mais quand il est dans un livre, un gros succès et lu par des acteurs de la société, il peut devenir un concept mis en place dans notre société. J'ose espérer que cette littérature de l'imaginaire puisse repousser les limites de ce qu'on croit être le carcan de la réalité, car elle est façonnée par la fiction. Donc si on peut apporter ici un peu de bienveillance, de beaux échanges et repartir moins fermés, ce serait déjà ça.

Pour finir, que faut-il vous souhaiter pour cette 23e édition des Imaginales ?
Du soleil ! Du soleil partout, dans les cœurs et à l'extérieur.

 

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