Les livres d’histoire et les essais se font de plus en plus présents au cinéma et à la télévision. France 2 diffuse ce mardi 26 août à 21h10 Tuer au nom de Dieu, fiction documentaire basée sur Tous ceux qui tombent, de l’historien Jérémie Foa. Paru à La Découverte en 2021, le titre retrace la vie de plusieurs acteurs anonymes, victimes comme tueurs, pendant le massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572. Le réalisateur Hugues Nancy reprend librement ces parcours croisés durant la tuerie de masse orchestrée par les catholiques contre les protestants, en collaboration étroite avec l’auteur.
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Sur un plan plus étendu, les adaptations audiovisuelles de livres sont en pleine expansion, selon une étude du Centre national du livre (CNL), elles représentent aujourd’hui 17 % des œuvres cinématographiques et audiovisuelles produites et diffusées. Une augmentation de 28 % de ces adaptations en huit ans. Parmi elles, 61 % sont issues de littérature générale et 20 % d’ouvrages de non-fiction.
Allonger la vie d'un livre
C’est de plus en plus le cas pour les ouvrages d’histoire, biographies comme essais. « Nous sommes toujours très heureux de voir un titre adapté, s’enthousiasme Delphine Ribouchon, responsable des droits étrangers et dérivés chez La Découverte. On sensibilise un public différent et élargi aux thèses pointues de Jérémie Foa. C’est aussi une manière de remettre en lumière l’ouvrage et d'attirer de nouveaux lecteurs. »
Tous ceux qui tombent est perçu comme un long-seller en termes de ventes, avec 14 740 exemplaires écoulés selon NielsenIQ Bookdata. La Découverte ne relancera pas de tirage et compte sur le dynamisme de la version poche, récemment parue en 2024. Les effets du documentaire seront observés après la diffusion, avec l’espoir de prolonger la vie du livre.
Toujours plus d'options à lever
Chez Tallandier, maison d’édition reconnue pour ses livres d’histoire et ses essais, l’adaptation audiovisuelle est en croissance nette ces dernières années. « Nous avions un à deux contrats d’option par an maximum. Mais nous en avons signé sept ces douze derniers mois, dont un en développement après la levée d’option », expose Marie-France Heinic, responsable juridique chez Tallandier.
Les productions achètent une option sur une œuvre pour en avoir l’exclusivité et lèvent cette option après un démarchage auprès des diffuseurs. Les droits sur les essais, dont les livres d'histoire, restent moins chers que ceux des fictions.
La lumière de l'écran
En titres récemment adaptés issus du catalogue de Tallandier, on peut citer Le journal d’Hélène Berr, adapté au cinéma en 2013, mais aussi Le marché de l’art sous l’Occupation d’Emmanuelle Polack, ou encore Juger la reine d’Emmanuel de Waresquiel. « Cela permet une meilleure visibilité sur l'œuvre mais aussi sur les prochains ouvrages de l’auteur, notamment pour Emmanuel de Waresquiel », ajoute la responsable.
Toutes ces adaptations peuvent prendre la forme de fictions, de documentaires, ou de séries en plusieurs épisodes, le format très prisé du moment.
À noter qu'inversement, La Découverte va publier mi-octobre 2025 un livre reprenant le documentaire-enquête Narcotrafic, diffusé par Arte et RTBF, de Christophe Bouquet et Mathieu Verboud sur une organisation criminelle hollandaise de grande envergure.
