Si aujourd’hui, grâce au GPS, chacun est en mesure de faire le point, la navigation reste une technique, voire un art. François Bellec le rappelle dans ce livre richement illustré, écrit avec la passion d’un homme qui a navigué sur toutes les mers du monde et a déjà consacré une vingtaine d’ouvrages à ce sujet. Cette Histoire universelle de la navigation appelée à faire date est l’occasion pour l’ancien directeur du musée national de la Marine de raconter l’histoire de la relation entre les hommes et les océans, comment les premiers sont parvenus non pas à dompter, mais à mieux comprendre les seconds pour s’y déplacer. Ce fut une question de technique, mais pas seulement. L’avancée des sciences n’explique pas tout, et surtout pas pourquoi les Européens furent les moins doués des peuples maritimes. Aujourd’hui, c’est dans le Pacifique ou l’océan Indien que l’on sait encore se diriger sur les étoiles.
Le contre-amiral Bellec nous invite à les suivre pour refaire la route de la soie avec les pilotes hauturiers antiques, ceux qui prenaient le large. Puis il nous fait monter sur les boutres des navigateurs arabes, les jonques des Chinois, les canoës des Maoris, les drakkars des Vikings ou la Kogge des Allemands, un ancêtre du cargo datant du XIVe siècle.
Le premier volume de cette histoire s’achève avec les découvreurs, Colomb, Vasco de Gama ou Magellan, qui, avec des cartes et des portulans très sommaires, se lancèrent à la conquête des mers. L’homme se situa alors différemment à la surface du globe. Tous ces marins lui permirent, philosophiquement cette fois, de faire le point. L. L.