Disparition

François Morellet, l’artiste de la lumière, s’est éteint

François Morellet devant son œuvre "La défonce" à la Défense, dans les Hauts-de-Seine, en 1995 - Photo Fantalaskas/CC BY-SA 3.0

François Morellet, l’artiste de la lumière, s’est éteint

Le plasticien français, figure majeure de l'art minimaliste, est mort le 11 mai à l'âge de 90 ans. De nombreux ouvrages permettent de se replonger dans son œuvre.

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Par Pauline Leduc,
Créé le 11.05.2016 à 20h19

"De toute façon, l'avenir de mes œuvres, je m'en fous. Quand je serai mort, je serai bien content qu'elles gardent une valeur encore une génération ou deux pour la famille, mais si tout ce que j'ai fait disparaît, ça m'est égal", écrivait François Morellet dans Mais comment taire mes commentaires, essai paru en 2011 aux éditeurs des Beaux-Arts de Paris.

Il y a pourtant peu de risques pour que les travaux de ce plasticien français, né en 1926, tombent dans l'oubli, tant sa renommée est grande. Plus connu à l'étranger, particulièrement en Allemagne, que dans son propre pays, François Morellet s'est rendu célèbre par son utilisation massive de néons dans ses créations visuelles.

Il est l'un des rares artistes à être entrés de leur vivant au musée du Louvre, en réalisant pour ce dernier les vitraux de l'escalier Lefuel en 2010. Avec François Morellet : l’esprit d’escalier, un beau livre édité cette année-là, le musée et les éditions du Regard reviennent sur les étapes de création de l'œuvre.

L'année 2010 aura aussi vu la publication de deux catalogues d'exposition. François Morellet : mes images, coédité par le musée départemental d'Art ancien et contemporain d'Epinal et la galerie Hervé Bize, propose une découverte d'installations conceptuelles de l'artiste, flirtant avec le dadaïsme et l'art abstrait. Quant aux éditions Silvana, elles ont publié François Morellet : sérieux mais pas sérieux, un tour d'horizon des expérimentations du plasticien depuis les années 1950, présenté au musée allemand d'Ingolstadt en 2010.
 
La défonce à la Défense


L'empreinte de l'artiste, teintée d'irrévérence, est aussi visible à la Défense, où il a réalisé en 1991 une œuvre baptisée La défonce, ou au jardin des Tuileries, où s’affichent depuis 1999 ses Arcs de cercle complémentaires.

"C'était un artiste éternellement vif, inventif, dont le talent était si grand qu'il savait aussi être modeste et plein d’humour", a salué Serge Lasvignes, président du centre Pompidou, dans un communiqué, avant de conclure : "L'art de Morellet est pour toujours de notre temps." Le musée lui a consacré il y a cinq ans une importante rétrospective, qui a donné lieu à un catalogue d’exposition, François Morellet : réinstallations, édité par le centre Pompidou en février 2011.

Pour découvrir et comprendre l'œuvre, Flammarion et le Centre national des arts plastiques ont coédité la même année une monographie intitulée François Morellet, signée Serge Lemoine et accompagnée d'un entretien avec l'artiste.
 
Plus récemment, le musée des Beaux-Arts de Caen a exposé ses œuvres, dont plusieurs pièces spécialement conçues pour le musée, en 2015. Un travail à retrouver dans le catalogue François Morellet : l’esprit de suite, paru chez Fage.

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