Vivendi / Lagardère

Feu vert imminent de l’Europe pour le rapprochement Vivendi-Lagardère ?

Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi et Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI France, le 15 mars à Paris - Photo Eric Dupuy

Feu vert imminent de l’Europe pour le rapprochement Vivendi-Lagardère ?

La Commission européenne devrait valider l’OPA amicale de Vivendi sur Lagardère d’ici le 14 juin, « fortement » attendue depuis près de deux ans. La validation ne sera en revanche effective qu’après les ventes par Vivendi d’Editis et du magazine Gala, qui nécessitent elles-aussi l'avis de l’instance européenne.

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Par Éric Dupuy
Créé le 08.06.2023 à 11h31 ,
Mis à jour le 09.06.2023 à 11h21

Le feuilleton Vivendi-Lagardère touche à sa fin. Attendue le 14 juin, la décision de la Commission européenne sur le rapprochement des deux géants industriels français pourrait tomber dès ce vendredi 9 juin, selon plusieurs sources. Dans leur communiqué, les autorités de la concurrence de Bruxelles devraient donner leur feu vert et fixer les conditions pour que l’OPA amicale soit définitivement validée.

Opérations bouclées pour la rentrée ?

Les deux principales conditions sont la vente par Vivendi de son groupe d’édition Editis et de son magazine Gala. Pour ce dernier, selon nos informations, le groupe de Vincent Bolloré a signé des accords de confidentialité avec « un certain nombre » de candidats à sa reprise, et pourrait entrer en négociations exclusives avec l’un d’entre eux très prochainement.

Pour Editis, le dossier semble suivre son cours depuis que Vivendi a conclu le 23 avril 2023 une promesse d’achat avec International Media Invest a.s. (IMI), filiale de la holding tchèque CMI fondée par Daniel Kretinsky, pour la cession de 100 % du capital d’Editis. Sauf revirement de situation inédit, la Commission pourrait valider les conditions d’ici l’automne pour clore définitivement ce dossier engagé en septembre 2021 par Vivendi, et qui aura tenu en haleine l’ensemble du monde du livre français et mondial.

Lire : Jean-Clément Texier : « Il va y avoir du mouvement dans l’édition française »

Quelle suite pour Editis ?

D’une fusion inédite entre les numéros 1 et 2 de l’édition française espérée par Arnaud Lagardère et l’équipe de Vivendi début 2022 jusqu’au démantèlement de chacun des groupes pour constituer un seul géant de l’édition non moins inédit évoqué par la suite, le schéma capitalistique des deux groupes se solde finalement par une évolution classique d’acquéreur-acheteur.

Doit-on s’attendre à une révolution dans chacun des groupes ? Inéluctablement, la gouvernance d’Editis changera. Il est acquis que Denis Olivennes, chargé du dossier par l’homme d’affaires tchèque, prendra la présidence du conseil d’administration du groupe. Selon des informations de la Lettre A confirmées à Livres Hebdo, l’ancien DG de Lagardère Active et son entourage ont rencontré plusieurs profils pour prendre la direction opérationnelle du groupe depuis le début de l’année. Celui de Catherine Lucet, ancienne directrice du pôle éducation du groupe, pourrait être le plus convaincant.

Reste à savoir comment l’actionnaire et ses représentants souhaitent organiser le groupe. Michèle Benbunan, directrice générale d’Editis, pilote un plan de développement sur cinq ans. Les repreneurs semble en avoir un autre, avec d'autres personnes aux commandes ? Placée à la tête d’Editis en 2019 par Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, l’ancienne d’Hachette distribution ne devrait pas rester en poste, d'après de bons connaisseurs du dossier. 

Et pour Hachette ?

Concernant Hachette, les changements pourraient être moins rapides. Arnaud Lagardère doit rester directeur général du groupe Lagardère jusqu’en 2027. L’actuel P-DG d’Hachette, Pierre Leroy, un de ses proches, a fait part fin avril au Figaro de son désir de rester à la tête du groupe dont le chiffre d’affaires est passé de 2,4 milliards à 2,8 milliards d’euros depuis sa prise de poste fin 2021. 

Depuis, plusieurs rumeurs ont couru sur de potentiels remplaçants, dont celle évoquant l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, proche de Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère. Quoi qu’il en soit, Vivendi s’est engagé auprès de la Commission européenne à ne pas débaucher trois dirigeants d’Editis, les directeurs des maisons d’édition du groupe (Robert Laffont, Plon, Perrin, Belfond...) et les auteurs liés par un contrat d’édition à Editis « pendant une période de deux ans » après la clôture de l’OPA.

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