15 novembre > Essai Etats-Unis

La Callas à l’opéra de Paris avec son couturier et sa servante. - Photo DR/THADDÉE

« Les grandes filles, nous sommes fragiles comme des lilliputiennes. » Celle qui parle n’a pas toujours été longiligne. Elle a même pesé jusqu’à 113 kilos ! Maria Callas a toujours eu des soucis avec son poids. Il lui a fallu prendre sur elle, s’imposer des régimes sévères pour ne plus être la grosse prima dona, mais devenir la sublime soprano drammatico d’agilità (soprano dramatique colorature) à la voix souple, corsée et autoritaire, capable de prouesses extraordinaires.

Avec la préoccupation de sa silhouette, la solitude reste l’un des traits majeurs de cette vie de divine diva qui s’achève tristement à 53 ans dans un grand appartement parisien. Sur la cantatrice, dont on célébrera le 2 décembre le 90e anniversaire de la naissance, quantité de témoignages ont été publiés : sa sœur, son mari... En voici un, inédit en français, paru en 1987 aux Etats-Unis et qu’on avait délaissé. A tort !

Nadia Stancioff, qui fut l’attachée de presse et l’amie de la diva durant les huit dernières années, raconte ce destin hors du commun ficelé autour d’un père adoré, d’une mère peu aimante, d’un amant trop célèbre (Aristote Onassis) et de quelques amis. Intelligente sans être intellectuelle, elle travaillait à l’instinct. Elle en savait suffisamment peu sur Médée ou Carmen pour les incarner en profondeur. Pour la guider, elle eut aussi quelques mentors comme Visconti et Pasolini, avec qui elle tourna Médée et sur lequel s’ouvre cette évocation pudique agrémentée d’un copieux cahier photos. Nadia Stancioff vit aujourd’hui à Rome, dans la ville où elle rencontra pour la première fois celle à qui elle rend ce bel hommage, à cette grande fille pas toute simple. L. L.

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