Le marché de l’imaginaire compte deux nouveaux acteurs : les éditions Timelapse et la revue Flaash. Basées à Rennes et spécialisées en littératures SF et fantasy, les éditions Timelapse ont été cofondées sous statut associatif par Marielle Carosio et Hélène Boulard. Elles publieront leur premier titre en février 2024, le roman de SF positive Hope de Noëmie Lemos, déjà disponible en avant-première à la librairie Nilmë à Rennes et en commande sur leur site.
Timelapse, qui assure pour le moment sa diffusion et sa distribution, annonce trois titres par an. « Nous sommes dans une démarche de slow édition, confie Hélène Boulard à Livres Hebdo. En créant Timelapse, nous avons voulu mettre l’accent sur les conditions de travail des personnes engagées dans le milieu de l’édition. Nous bâtissons un calendrier éditorial qui tient compte des avis et des possibilités de tout le monde. »
La maison d’édition, qui indique un tirage de 500 exemplaires pour le roman de Noëmie Lemos, sera pour ses débuts essentiellement présente dans les librairies bretonnes. Elle a également noué quelques contacts avec des librairies parisiennes. En revanche ses livres ne seront pas proposés sur les grands sites marchands comme Amazon ou Fnac.com. « Nous avons bien sûr des impératifs de rentabilité, précise Hélène Boulard. Nous comptons beaucoup sur la relation libraire car nous savons qu’un livre se vend bien si les libraires le défendent. »
Les prochains romans de Timelapse, dont les titres n’ont pas encore été dévoilés relèveront respectivement du cyberpunk et de la fantasy. À l'instar du roman de Noëmie Lemos, ils seront eux aussi l’œuvre d’auteurs français. « Mais nous n’excluons pas à terme de traduire des auteurs étrangers », conclut Hélène Boulard.
Autre nouveau venu, Flaash, « revue culturelle et technique d’anticipation » cofondée par Estelle Augat et Samuel Dralet, a publié son premier numéro le 6 décembre. Grâce à une campagne organisée sur KissKissBankBank, 323 numéros avaient été prévendus avant la parution, contribuant ainsi à financer le lancement. Trimestriel indépendant, Flaash a bénéficié d’un tirage de 15 000 exemplaires pour son premier numéro consacré à la surveillance de masse, avec une couverture illustrée par Ugo Bienvenu. La revue est disponible en presse (dont les Relay et kiosques) ainsi qu’en librairie.
« Nous ne cherchons pas à concurrencer des revues existantes, que nous apprécions par ailleurs, explique à Livres Hebdo Estelle Augat. Mais nous nous positionnons en complémentarité ou non sur un créneau qui n’existait pas encore : entre les revues de niche exclusivement BD par exemple ou qui ne sont techniquement accessibles qu’à une communauté de spécialistes, et les publications plus sociétales ou généralistes qui n’ont pas forcément de profils techniques pour parler de certains sujets. »
Flaash entend toucher un lectorat diversifié grâce à l’angle culturel et technique de ses contenus via « une nouvelle approche de l’anticipation, plus esthétique sur la forme, plus accessible sur le fond, sans jamais dénaturer le genre. » La revue s’appuie également sur la pluralité de ses formats (nouvelles, articles, essais, entretiens, chroniques, recommandations culturelles, BD...) et de ses contributeurs. Parmi les signataires du numéro 1 figurent aussi bien des auteurs connus du grand public comme Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, que des références du milieu de l’imaginaire/SF comme Ketty Steward, Antoine Daer (alias St. Epondyle) ou encore Michael Roch.