Après une trentaine d’années à couvrir le festival en tant que journaliste et critique, notamment pour Libération, Gérard Lefort livre dans La foire aux vanités (qui vient de paraître chez Hors Collection) sa vision de l’événement, entre les désillusions de l’époque actuelle, davantage centrée sur l’argent, et la nostalgie d’une manifestation qui était moins lisse et plus festive.
Autre connaisseur de la Croisette, l’ancien président du CNC, Eric Garandeau, a écrit un premier roman sous forme de comédie satirique, Tapis rouge, chez Albin Michel (mars) où il imagine un secrétaire général du festival parti à la recherche du fils du ministre de la Culture, otage d'un dictateur d'Asie centrale dont la fille, Oksana, une jeune femme vulgaire, rêve d'obtenir la Palme d'or. Pour le faire libérer, il doit accéder à son désir.
Cannes reste l’antre des grands cinéastes. Xavier Dolan, l’indomptable de Laurent Beurdeley (CRAM, avril) est la première biographie du jeune cinéaste québécois, qui est sélectionné en compétition cette année avec Matthias et Maxime. Aussi en compétition avec Once Upon a Time in Hollywood, Quentin Tarantino aura le droit à un numéro dédié de Rockyrama (saison 7, N°2), publié le 5 juin chez Ynnis éditions.
Chez Capricci, on peut retrouver des livres autour de l’actrice de Franckie (en compétition) Isabelle Huppert: vivre ne nous regarde pas de Murielle Joudet (2018), du réalisateur du film d’ouverture The Dead don’t die, Jim Jarmusch, une autre allure de Philippe Azoury (2017) ou de celui de Family Romance, LLC en séance spéciale, Werner Herzog, pas à pas d’Emmanuel Burdeau et Hervé Aubron (2017). L’éditeur, diffusé chez Harmonia Mundi, sort également une nouvelle collection, "Capricci Stories" depuis mars avec Marlon Brando, les stars durent dix ans, qui sera suivi à partir de juin de Mel Gibson, à fleur de chair, de Joan Crawford, une actrice parmi les autres, puis de Rita Hayworth, la déesse aux pieds nus, Bruce Lee, gladiateur chinois et Robert Mitchum, comme un despérado.
Parmi les autres films présentés en sélection officielle, il y a Rocketman, le biopic d’Elton John (hors-compétition), dont le livre officiel du film, avec une préface de la pop-star, est annoncé le 22 mai chez EPA.
A Cannes Classics on pourra revoir Le ciel est à vous en version restaurée de Jean Grémillon, qui fait l’objet d’un essai, Jean Grémillon et les quatre éléments sous la direction d'Yves Calvet et Philippe Roger (Presses universitaires du Septentrion, mai).
Autre étude, celle éditée par Les impressions nouvelles en avril, Films à lire: des scénarios et des livres sous la direction de Mireille Brangé et Jean-Louis Jeannelle, qui détaille les spécificités de la publication de scénarios, et présente des scénaristes publiés comme Louis Delluc, Bruno Dumont, sélectionné à Un certain regard avec Jeanne, et Olivier Assayas.
Toujours du côté de la technique, signalons La Côte d’Azur mise en scènes de Vincent Thabourey (Espaces et signes, avril), une présentation de la Côte d'Azur à travers ses liens avec le cinéma: le festival de Cannes, les studios de la Victorine à Nice, et des films tels que Pierrot le fou ou Et Dieu créa la femme.
Pour finir sur un registre plus léger, il y a le Dictionnaire désolant du cinéma français (qui rappelons-le proposera 30 films sur la Croisette cette année) signé Marc Lemonier (Jourdan, avril), qui a recensé des anecdotes peu glorieuses sur le cinéma populaire français, que ce soit des dialogues ratés, des répliques absurdes, des projets loufoques ou encore des caprices d'acteurs.