Isabelle Creusot est entrée au Seuil en tant qu’attachée de presse au début des années 1990. Elle y a suivi des auteurs comme Bouveresse, Rawls ou encore Ricoeur. Mais, "c’est sans doute Pierre Bourdieu qui laissera en elle la plus grande empreinte. Auprès de lui, elle a fait bien plus qu’assurer la « communication», au point que le sociologue la tenait pour l’une de ses plus tenaces avocates, et pour une amie fidèle", écrit le journaliste spécialiste des sciences humaines Robert Maggiori dans un hommage publié sur le site de Libération. D'ailleurs, précise Jean-Luc Giribone, éditeur au Seuil d'ouvrages de sciences humaines, "pour elle, le professionel existait et n’existait que s’il était soutenu et animé par un au-delà du professionnel".
Exigeance intellectuelle
La carrière d'Isabelle Creusot est également marquée par des collections davantage "psy" et l'accompagnement d'auteurs emblématiques du domaine comme Lacan, Sibony et Evelyne Cazade, toujours avec cette "exigeance intelectuelle", ajoute Jean-Luc Giribone.
Plusieurs journalistes et intellectuels qui ont collaboré avec elle lui ont rendu hommage dans la presse (Libération, le Monde), mais aussi sur les réseaux sociaux. C'était une "attachée de presse engagée", se souvient Frédéric Martel, journaliste radio à France Culture. Sylvain Bourmeau, le directeur d’AOC, le souligne dans un tweet qu’il lui dédie : " Sans elle, les sciences humaines et sociales ne seraient assurément pas ce qu’elles sont dans l’espace public depuis trente ans. Sans elle, l’idée d’AOC n’aurait sans doute jamais vu le jour. "