Grands yeux de Bambi, personnages aux gestes hyperboliques, onomatopées et ponctuation ultra expressives… La bande dessinée japonaise s’est imprimée dans la rétive collective. Ainsi le prouvent avec brio les cimaises du musée Guimet, à Paris qui lui dédie une exposition majeure « Manga tout un art ».
Odyssée japonaise
Le plaisir de revoir des classiques du manga se double de celui de découvrir des trésors de dessins contemporains rares, auxquels se mêlent des estampes et objets anciens. Si le mot a été utilisé par le génie du trait Hokusai dont la fameuse vague est ici exceptionnellement montrée, le manga moderne tel qu’on le lit partout dans le monde naît de la rencontre entre l’imagerie populaire nipponne et les caricaturistes occidentaux.
Des feuilles du Japan Punch ou d'autres journaux humoristiques hybridant un style à la Daumier et l’emaki, rouleau illustré traditionnel, nous introduisent dans cette fascinante odyssée de la BD japonaise. D’Astroboy à Dragon Ball en passant par One Piece ou La Rose de Versailles sur Marie-Antoinette ou Gen aux pieds nus sur Hiroshima, les planches originales nous présentent des univers très divers : torturé proche du film noir américain et du néoréalisme italien, SF, girlie…
Mais aussi réinterprétant le théâtre nô, ou la voie du sabre des samouraïs, ou encore le folklore et les mythes de l’Archipel tels les yôkaïs (« démons »), dont le célèbre renard à neuf queues. À qui en douterait encore : le manga est non seulement du neuvième art, mais de l’art tout court !


