Alexandre, le narrateur de La campagne de France, apprécie peu qu'on lui dise qu'il a les bras maigres, tant il estime être doté de "membres délicats" et même "graciles". Le héros du deuxième roman de Jean-Claude Lalumière a créé il y a trois ans, avec son ami Otto - un Allemand musclé -, une agence de voyages baptisée Cultibus. Laquelle organise des excursions culturelles en car. L'une des dernières a manqué mal tourner. Les membres de la Fédération des agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques partis sur la route des poètes du XVIe siècle étaient en effet venus lestés de musettes garnies, de poules et même d'un mouton qui n'a pas eu le droit de monter à bord. Depuis, le comptable de l'entreprise s'est montré formel. Les deux voyagistes doivent d'urgence redresser la barre, trouver une solution pour attirer les clients et gagner de l'argent sans tarder. Au risque de devoir mettre la clé sous la porte. Alors pourquoi ne pas surfer sur le succès phénoménal de Bienvenue chez les Ch'tis et pousser jusqu'à Bergues dans la désormais fameuse cité du Nord ? Sous le signe de l'amitié franco-allemande, le périple aura pour première étape Malagar, la célèbre demeure de François Mauriac. Une amicale de retraités de Saint-Jean-de-Luz est cette fois à bord. Emmené par leur secrétaire, André Berthelot, le petit groupe s'est déjà rendu en Thaïlande, au Brésil, au Sénégal et en Scandinavie.
En route, les membres de l'assemblée posent de vraies questions existentielles. "Où est-ce qu'on va manger à midi ?" s'interroge René, un féru des nouvelles technologies. "Y aura-il des toilettes ?" s'inquiète Maïtena. A Ouradour-sur-Glane, l'affaire se complique. Mais pouvait-on s'attendre à ce que le Front de libération des nains de jardin ait depuis peu mis la ville en émoi ? Très en verve, Jean-Claude Lalumière a un talent évident pour la comédie et le loufoque. Sa Campagne de France devrait permettre d'attaquer l'année 2013 le sourire aux lèvres.
