"Ce n’est pas facile de plaire à Yann Moix"

Catherine Barma. - Photo France Télévisions

"Ce n’est pas facile de plaire à Yann Moix"

La productrice Catherine Barma explique le fonctionnement d’"On n’est pas couché", deuxième émission télévisée la plus prescriptrice de livres.

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Par Vincy Thomas,
avec Créé le 15.09.2017 à 01h54

Catherine Barma - Les talk-shows, c’est comme les hebdos : il faut de la diversité. Comme eux, on ouvre avec de la politique et après on met de la culture. Il doit y avoir au moins un auteur par semaine. Parfois plus parce que, maintenant, des acteurs écrivent.

Nous proposons des interviews longues. Ça laisse le temps aux auteurs de s’exprimer. Seuls sont pris les livres que Laurent Ruquier a aimés. Ils ont sa bienveillance. Après, les deux autres, ils aiment ou pas. Mais si Laurent aime le livre et si l’auteur sait parler de son sujet, tout le monde y gagne.

On lit les fiches des éditeurs, les critiques, les articles. L’avis de chacun ne nous intéresse pas. Un livre doit d’abord provoquer un sujet, comme Les peaux rouges d’Emmanuel Brault ou le dernier Delphine Coulin, Une fille dans la jungle. On suit son parcours dans Livres Hebdo. Ensuite, on lit les livres. Le moment terrible, c’est la rentrée littéraire, qui commence avant la reprise. On en rate un maximum !

Ils peuvent dire qu’ils aiment ou qu’ils n’aiment pas. Mais ils ne choisissent pas.

Un pour cent des invités.

Tout le monde nous dit ça ! Mais c’est vrai que ce n’est pas facile de plaire à Yann Moix.

Un qui a été très bon, c’est Gilles Legardinier. Il voulait passer dans l’émission. Et pour Flammarion, c’était important. Les éditeurs, dès le dimanche, ils vont sur Amazon pour voir leurs ventes. Certains n’ont pas besoin de nous, comme Raphaëlle Giordano. On l’a fait venir parce qu’elle était dans les meilleures ventes de Livres Hebdo. Et je suis fière d’avoir eu Michel Houellebecq.

Si Laurent sait que les chroniqueurs n’ont pas aimé le livre, il va préférer les placer à la fin. Entre-temps, il va promouvoir le livre, lire des pages, donner la parole à l’auteur. Un auteur qui passe dans le fauteuil vers la fin a beaucoup plus de promo que celui qui passe en premier.

Laurent souhaitait une personnalité qui ne soit pas journaliste, mais plutôt une philosophe. Je lui ai proposé Christine Angot. Il a tout de suite été enchanté par cette proposition. Je savais que le duo fonctionnerait et qu’elle apporterait un nouveau souffle à l’émission, plus en lien avec ce que j’aime à la télévision : jouer le rôle de passeur entre la culture et le grand public. On renoue avec les origines, avec deux personnalités pugnaces et cultivées qui donnent leur avis subjectif mais éclairé sur la société, la politique, la culture. Sortir d’un format journalistique permet de sortir des schémas et de prendre de la hauteur. V. T.

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