Pourquoi avoir décidé de se développer vers d’autres littératures étrangères ?
Cela fait 15 ans que Gallmeister est spécialisé dans la littérature américaine. L’idée de se développer ailleurs trottait depuis quelque temps déjà dans la tête d’Olivier [Gallmeister]. Parfois quand il partait en tournée dans les librairies, on lui proposait même des auteurs non américains qui iraient bien dans notre catalogue. L’idée a continué à germer dans son esprit. En 15 ans, la maison a beaucoup évolué. Avant, on ne faisait que de la littérature nord-américaine, après le polar, le western, ou encore la littérature plus intime se sont invités… Pour Oliver, c’était logique et naturel de s’ouvrir à la littérature d’ailleurs. C’est une curiosité et une envie d’éditeur.
Comment se sont déroulées les négociations ?
La plupart des agents littéraires à l’étranger connaissaient déjà la maison, car nous avons eu certains succès notoires. Des événements comme la Foire de Francfort, où je me sis rendue en octobre 2019, sont des moments parfaits pour rencontrer les auteurs, agents et éditeurs, et pour leur expliquer ce que l’on cherche et ce que l'on veux. Au printemps dernier, la Foire de Londres a été annulée mais nous avons tout fait sur Skype. Nous avons beaucoup avancé avec la Scandinavie et notamment le Danemark. Tout a été bien reçu et nous avons eu beaucoup de sollicitation.
Comment choisissez-vous les ouvrages qui intègrent votre catalogue ?
Le monde entier est à prospecter. Les foires sont très importantes, car elles permettent aux agents de parler un peu plus longuement des auteurs et romans qu’ils représentent. Je dirai que les textes viennent majoritairement à moi. Je regarde toutes les listes, je fais le tri et demande les manuscrits qui m’interpellent.
Quelle sera votre ligne éditoriale ?
Le défi de la ligne éditoriale d’ouverture, c’est que la maison est connue pour avoir des choix forts et affirmés. Un lecteur de Gallmeister s’attend à quelque chose, à une sorte de promesse. La volonté de notre ligne éditoriale c’est de rester le plus fidèle possible à cela et de garder les fondamentaux : l’aventure, l’évasion, l’émotion… Le but c’est de marcher sur cette ligne, en suivant les mêmes traces, mais également d’apporter du nouveau, de la différence. Un auteur italien n’a pas la même culture, la même histoire ou la même langue qu’un auteur américain. Chaque livre a son alchimie, mais ils ont un point commun : transmettre de l’émotion, de la passion et de l’aventure.
Combien de textes comptez-vous publier chaque année ?
Cette année, quatre ouvrages seront publiés, la suivante ce seront six. C’est un processus en cours de développement.
Avez-vous des ambitions sur certains pays en particulier ?
J’ai une ambition portée sur la Russie. J’ai toujours aimé cette littérature et pense qu’elle mériterait d’être encore plus représentée en France. Pour l’instant, j’essaie de développer mon réseau. Un réseau c'est fondamental. Le mieux, c’est toujours d’aller directement à la source et rencontrer les gens. En ce moment, ce n’est pas vraiment possible hors de la visioconférence.