Cofondateur du quotidien numérique, avec Raphaël Bourgois et Cécile Moscovitz, Sylvain Bourmeau avait déjà l'idée de se lancer dans l'édition lors de la création d'AOC en janvier 2018. Une première étape avait été franchie avec la collection "Cahier", coéditée avec La Découverte (l'un sur l'école, l'autre sur les gilets jaunes). "C'est un pari" reconnaît-il à Livres Hebdo. Il a toujours souhaité "une existence matérielle, avec l'idée d'imprimer des objets éditoriaux pour être en librairie". "C'est aussi une façon de s'ouvrir à de nouveaux lecteurs".
Le lancement est maintenu malgré le confinement. "C'est une forme de bravoure: on ne veut pas se résoudre à la fermeture des librairies" affirme l'ancien directeur adjoint des Inrockuptibles, qui rêve d'en ouvrir une avec la marque AOC, "média de livres" par essence. Les tirages seront raisonnables et la relation directe avec les libraires sera privilégiée, avec l'achat en compte ferme et de bonnes remises.
Editorialement, les livres publiés par AOC seront réactifs à l'actualité. "Il faut compenser les délais qui s'allongent dans l'édition" explique-t-il, et "le mook ne correspond pas à notre ADN". Il préfère le concept ancien des brochures.
Les trois premiers titres sont signés d'auteurs fidèles au journal depuis ses débuts:
• Bruno Latour, Nous ne vivons pas sur la même planète – un conte de Noël et Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise
• Achille Mbembe « Black Panther » ou le retournement du signe africain et Bérénice Hamidi-Kim Revoir « Black Panther », en hommage à Chadwick Boseman
• Jeanne Favret-Saada, Le retour de l’accusation de blasphème est une révolution dans notre vie publique. Entretien avec Arnaud Esquerre
En favorisant des thèmes éclectiques, souvent atemporels, la collection n'ambitionne, pour le momen, pas plus de six parutions par an.