Édition

La rentrée littéraire d'HarperCollins sous le signe de la résistance féminine

Les trois romans de la rentrée littéraire 2025 HarperCollins - Photo HarperCollins

La rentrée littéraire d'HarperCollins sous le signe de la résistance féminine

La maison d’édition publiera trois nouveaux romans le 20 août, dont deux dans la collection de fiction française « Traversée », reprise en 2024 par Gwenaëlle Denoyers. À l’occasion de sa première rentrée littéraire au sein de la maison, Livres Hebdo a rencontré l’éditrice.

J’achète l’article 1.5 €

Par Louise Ageorges
Créé le 04.07.2025 à 18h47

Les éditions HarperCollins entament cette rentrée littéraire le 20 août avec la sortie de trois ouvrages : trois récits de femmes dont deux portés par Gwenaëlle Denoyers, directrice littéraire du domaine français (collection « Traversée »), et un dans le domaine étranger sous la direction de Marine Alata (collection « Au gré du monde »).

Trois récits de femmes

Pour cette rentrée littéraire 2025, les domaines français et étranger de HarperCollins célèbrent chacun à leur manière des récits portés par des voix féminines. Dans la collection de fiction française « Traversée », ce sont deux deuxièmes romans qui donnent le ton.

Dans Ce que je vole à la nuit, Rebecca Benhamou met en scène Rebecca, une jeune femme profondément bouleversée par l’expérience de la maternité. En quête de réappropriation de son corps et de son temps, elle replonge dans ses années d’études au King’s College, où elle se passionnait pour l’œuvre de Virginia Woolf.

En parallèle de son histoire, la célèbre autrice féministe, elle aussi ancienne étudiante de la prestigieuse université, prend corps et voix sous sa plume. Entre fiction littéraire et références historiques, l’ouvrage tisse un double récit. « On peut le conseiller à des lecteurs qui n’ont jamais lu Virginia Woolf, et il plaira, je l’espère, à ceux qui l’aiment déjà », glisse Gwenaëlle Denoyers.

« J’ai découvert Rebecca en lisant sa biographie romancée de Chana Orloff (L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture, Fayard, 2019). J’avais été éblouie par sa langue, sa capacité à prendre le lecteur par la main », poursuit l’éditrice. « Elle a une sensibilité, un humanisme... C’est simple, elle arriverait à me tirer une larme en écrivant une recette de tarte aux pommes », s’amuse-t-elle.

« Nadège Erika boxe avec les mots »

Le deuxième ouvrage de cette rentrée est signé Nadège Erika. L’autrice de Mon petit (paru en 2013 au Livres agités, 13 849 exemplaires écoulés), récit autobiographique dramatique sur la mort de l’un de ses fils, revient « du côté du vivant » avec Ce refrain qui te plaît. Toujours teinté d'éléments de sa vie personnelle, le roman suit Cora, assistante sociale, qui accompagne le parcours chaotique de son fils en hôpital psychiatrique, de son premier internement à ses nombreuses années d’errance médicale.

« C’est un texte bouleversant, porté par une écriture rageuse, assez urbaine. Nadège Erika boxe avec les mots. C’est vif, lumineux, parfois très drôle. Je fonde beaucoup d’espoirs sur ce livre, parce que c’est un sujet de société important, et une autrice hors pair », s'enthousiasme Gwenaëlle Denoyers.

Un succès en Italie

Côté littérature étrangère, Marine Alata présente un premier ouvrage : Comme l’oranger amer, de Milena Palminteri. Le titre a rencontré un immense succès en Italie avec 250 000 lecteurs. À 75 ans, cette primo-romancière a consacré dix années à l'écriture de son livre : une vaste fresque historique portée par trois figures féminines confrontées aux tourments du fascisme, entre les années 1920 et 1960. « Un texte dense, vibrant, qui célèbre les insoumises et interroge les héritages » commente Marine Alata, directrice littéraire du domaine étranger.

Challenge de cette rentrée

Arrivée en avril 2024 chez HarperCollins, Gwenaëlle Denoyers se dit confiante à l'approche du mois de septembre : « Je pense que ce sont des textes qui ont les armes pour se défendre dans ce moment passionnant et terrifiant qu’est la rentrée littéraire. »

Gwenaëlle Denoyers directrice littéraire du domaine français chez HarperCollins
Gwenaëlle Denoyers directrice littéraire du domaine français chez HarperCollins- Photo DAVID RENAUD

Au-delà des parutions, l’éditrice revient sur l’enjeu de la maison d'édition : faire vivre et connaître la collection « Traversée », créée en 2019. « À l’image de ma prédécesseure, Marie Eugène, j’essaye de faire comprendre aux libraires que, même si HarperCollins sonne anglo-saxon, nous faisons un vrai travail de défrichage de nouvelles voix françaises. »

Perspectives pour l’année à venir

Après plusieurs années à La Baleine puis à la direction de la collection « Cadre Noir » au Seuil, Gwenaëlle Denoyers arrive chez HarperCollins avec une vraie sensibilité à la littérature de genre. « Je garde de cette expérience un tropisme engagé. Le roman noir conserve un héritage très politique, et je tiens à soutenir cela dans la collection. » Avant de conclure : « Je suis extrêmement attachée aux textes romanesques. Un bon roman, que ce soit Stephen King ou Marcel Proust, c’est avant tout une bonne histoire ».

Les dernières
actualités