Amazon annonce un bénéfice net de 274 millions de dollars en 2013 contre une perte de 39 millions de dollars l’année précédente. Le chiffre d’affaires atteint 74,4 milliards de dollars, en progression de 24% hors effet de change. Au lendemain de l’annonce de ces résultats, le cours de bourse du cybermarchand reculait de près de 10% à la mi-journée, marquant la déception des actionnaires qui attendaient une progression de l’activité plus importante, et un bénéfice plus consistant. La rentabilité atteint 0,36% du chiffre d’affaires.
Au quatrième trimestre, toujours le plus important, l’activité a progressé de 20% (22% hors effets de change), un niveau jugé insuffisant par des analystes qui avaient fini par tolérer le crédo de Jeff Bezos, P-DG et fondateur de l’entreprise, ne jurant que par la croissance accélérée et la conquête de parts de marché, aux dépends de la profitablité. En 2012, la croissance atteignait 27%, et 41% en 2011.
Sur l’année, l’activité de la branche média, qui comprend le livre, la musique, les DVD, etc., n’a progressé que de 9% pour l’ensemble du groupe, et de 1% à l’international (7% hors effets de change). Ce poste comprend notamment les ventes de livres en France. L’électronique et les «autres biens» représentent les deux tiers des ventes. Les marchés étrangers réalisent 40% de l’activité du groupe, mais leur croissance y est deux fois moindre qu’aux Etats-Unis.
Toujours très réticent à détailler son activité par marché, le groupe donne toutefois des indications pour l’Allemagne (10,5 milliards de dollars de recettes, + 20,6%), le Japon (7,6 milliards de dollars, -2%) et le Royaume-Uni (7,3 milliards de dollars, +12,5%). Rien n’est mentionné pour la France, sinon qu’Amazon y fait toujours l’objet d’un redressement fiscal d’environ 250 millions de dollars.
Les frais bruts d’expédition atteignent 6,6 milliards de dollars, en hausse de 29%, soit 8,9% du chiffre d’affaires (8,4% en 2012). Les frais nets, une fois intégrée l’activité de service d’expédition pour le compte des revendeurs utilisateurs de la marketplace, atteignent 3,5 milliards de dollars, soit 4,8% du chiffre d’affaires : pour amortir cette dépense, que le P-DG juge indispensable au développement du groupe, Amazon encourage vivement les utilisateurs de sa marketplace à lui confier le traitement de leurs marchandises.
Dans le communiqué accompagnant ses chiffres, Amazon indique que sa bibliothèque numérique propose maintenant plus de 475 000 ebooks, gratuitement disponibles pour les clients ayant souscrit le service de forfait de livraison, dont l’objectif est d’encourager les utilisateurs à commander le plus possible sur le site, même au prix de charges d'expédition importantes.
Le groupe indique ses filiales les plus significatives, toutes situées dans des Etats fiscalement complaisants : Delaware et Nevada aux Etats-Unis, Luxembourg en Europe.