16 JANVIER - BD France

Photo FABRICE NEAUD/SOLEIL

Fabrice Neaud s'était imposé il y a une douzaine d'années comme une figure clé de l'autofiction en BD avec, en noir et blanc, un puissant Journal en quatre tomes (Ego comme X, 1996-2002) rassemblés ce mois-ci en coffret, tout entier concentré sur la misère affective d'un jeune homosexuel angoumoisin (1). Après une longue éclipse, il réapparaît avec le premier tome d'une série, un thriller engagé et ambitieux qui marque un virage spectaculaire par rapport à son travail antérieur.

En couleurs cette fois, le dessinateur se projette au milieu du XXIe siècle, sur une planète Terre en partie ravagée par une combinaison de cataclysmes (séismes, explosions nucléaires, épidémies...). Chargé de mater une violente émeute à la périphérie d'une grande ville, la veille d'une élection, le sergent Anton Csymanovski, de l'armée européenne, est coincé par l'effondrement d'un immeuble avec une petite fille qu'il a sauvée. Il est, avec quelques autres, témoin d'un mystérieux éclair lumineux, premier d'une série de phénomènes bizarres sur lesquels il va devoir enquêter.

Bon géant bodybuildé, Anton est aidé par une collègue soldate ou par la docteure qui a recueilli la petite rescapée. Mais ils doivent évoluer dans une société autoritaire, où la démocratie n'est plus qu'apparente. Fabrice Neaud montre la progression de l'arbitraire, de la xénophobie et de l'exclusion. Des intérêts et des forces considérables se mobilisent et s'affrontent pour la maîtrise de technologies nouvelles et du pouvoir politique. On attend la suite.

(1) Voir LH 492 du 29.11.2002, p. 21.

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