Le deuxième trimestre 2009 n'a pas été exceptionnel pour Amazon. Les ventes en Amérique du Nord ont stagné et celles à l'international n'ont augmenté que de 3%. La bonne croissance des ventes de livres et du Kindle ont compensé le déclin des jeux vidéos. Sur l'ensemble du semestre, Amazon a vu progressé son chiffre d'affaires en Amérique du nord (2,45 milliards de $) de 4% seulement. Au niveau mondial, le chiffre d'affaires s'établit à 4,65 milliards de $, avec une forte hausse de 14 % mais une chute des profits de 10 % (142 millions de $). Grâce à une constante politique d'acquisitions, Amazon est certain de croître encore cette année.

Les bons chiffres du Kindle n'empêchent pas Amazon d'éluder de nombreuses questions sur la cannibalisation du livre classique par le livre électronique lors de la conférence de présentation des chiffres. Une chose semble certaine, le groupe n'est pas pressé de lancer son outil de lecture numérique à l'international.

Le Kindle subit l'image désastreuse qu'Amazon a donné de lui en effaçant des romans téléchargés sans avertir ses clients, et détenteurs du libre. Le P-DG Jeff Bezos a présenté aujourd'hui, en ligne, ses « profondes excuses ». «Notre solution à ce problème a été stupide, irréfléchie, et douloureusement incompatible avec nos principes ». En supprimant des romans de George Orwell, entre autres, les lecteurs ne pouvaient plus les consulter et certains, qui avaient pris des notes électroniques, les avaient toutes perdues. Amazon, qui n'avait pas prévenu ses clients, les avait toutefois remboursés pour ces téléchargements qui s'avéraient résulter de copies piratées. Ce « Kindlegate » révélait surtout le pouvoir d'Amazon de contrôler les comptes de ses clients à leur insu, semant des inquiétudes pour le respect de la vie privé.

Toujours ce vendredi, une organisation juive américaine American Jewish Committee (AJC) a porté plainte contre la filiale allemande d'Amazon pour incitation à la haine raciale. L'AJC reproche à Amazon.de de vendre sur son site des livres à caractère antisémite, révisionniste ou relativisant la période nazie. Selon le constat de l'AFP, Amazon.de propose notamment, dans sa version allemande, Le Mythe d'Auschwitz de Wilhelm Stäglich, ainsi que des ouvrages d'Erich Glagau, qui affirme que l'holocauste "est un conte". D'autres auteurs considérés comme révisionnistes sont également référencés et des ouvrages imprimés par Deutsche Stimme, la maison d'édition du parti néo-nazi allemand NPD, sont aussi en vente sur le site de commerce en ligne. Une porte-parole d'Amazon Allemagne a indiqué qu' « évidemment » le site ne vendait pas de livres interdits ou représentants un danger pour les enfants. Mais, a-t-elle ajouté, Amazon s'en tient au principe de la liberté d'expression et de ce fait n'est pas enclin à retirer certains ouvrages de son site.