Voilà longtemps que l'on attendait de Minh Tran Huy qu'elle revienne au roman. Depuis Voyageur malgré lui (Flammarion, 2014), qui n'avait fait que confirmer ce que nous avaient appris les premiers d'entre eux : cette jeune femme partagée entre France et Vietnam faisait de ceci mieux qu'une frontière, une énergie romanesque qui n'appartenait qu'à elle.

Ce nouveau roman, Les Inconsolés, vient le confirmer avec éclat. C'est une histoire qui appartient à tous et qu'elle écrit comme personne. L'histoire éternelle de deux jeunes gens qui s'aiment et qui peut-être auraient mieux fait de s'en abstenir. Lise, pur produit de la méritocratie républicaine, intègre par ses seuls talents la prestigieuse école Henri-IV. Timide, discrète, un rien méfiante, elle y fait la connaissance de Louis, un garçon trop beau, trop riche et dont les chemins semblent trop tracés pour ne pas s'abandonner totalement à sa séduction. Ils s'aimeront et puis parce qu'il ne peut en être autrement, ils se perdront. Viendra alors le temps du nevermore et de la vengeance.

Pour Minh Tran Huy, cette histoire est comme toutes les histoires, d'abord un conte. A dormir debout, emporté par sa lecture. Pour mieux traverser la nuit.