Russie

Une collection érotique cachée dans la bibliothèque de Moscou

Une partie de l'“enfer” de la bibliothèque d’Etat de Russie. - Photo Joy Neumeyer / For MT

Une collection érotique cachée dans la bibliothèque de Moscou

12 000 ouvrages datés de l’époque soviétique étaient stockés au sein de la bibliothèque d’Etat de Russie. Un journaliste du Moscow Times a pu accéder à la réserve, interdite au public.

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Par Manon Quinti,
Créé le 27.06.2014 à 17h29 ,
Mis à jour le 28.06.2014 à 12h01

Le Moscow Times, repris par le blog du Monde Big Browser, a révélé le 23 juin l’existence d’une collection secrète érotique dans la bibliothèque Lénine de Moscou, datant de l’ère soviétique.

Dessins, gravures, romans, manuels érotiques et pornographiques… Quelques 12 000 œuvres jugées “idéologiquement dangereuses” par le régime soviétique sont conservées au neuvième étage de la bibliothèque d’Etat, située en face du Kremlin. La réserve a toujours été interdite au public, mais les gradés de l’armée soviétique pouvaient y avoir accès et en profiter lors de leurs soirées privées.

L’histoire de cette collection commence en 1920, quand un musée baptisé Lénine ouvre ses portes. Un département est spécialement dédié au stockage des œuvres porno-érotiques, confisquées notamment aux aristocrates. Dans les années qui suivent, la collection s’enrichit surtout grâce à Nikolai Skorodumov, directeur de la bibliothèque de l’université d’Etat de Moscou.

L’intérêt “scientifique” des ouvrages

Deux théories expliquent que ce collectionneur de dessins et livres érotiques ait pu accumuler ces œuvres en toute impunité. La première est qu’il a fourni des écrits de chercheurs pour justifier de l’intérêt scientifique de ces ouvrages. L’autre hypothèse est qu’il a été protégé par le chef de la police stalinienne, qui pouvait ainsi profiter de ces ouvrages. La collection est découverte à la mort du collectionneur, en 1947, et saisie par la police.

Le journaliste du Moscow Times, qui a pu visiter les lieux, a notamment observé “des gravures japonaises du XVIIIe siècle comme des romans à l'eau de rose américains de l’ère Nixon”, ou des “manuels de sexualité destinés aux femmes”. Il raconte aussi que la bibliothécaire, en poste depuis 1980, n’a appris l'existence de cette collection que dix ans plus tard.

Certaines œuvres sont consultables en salle de lecture, comme les textes du marquis de Sade, qui sont très populaires, selon l'employée. D'autres œuvres ne sont toujours pas inscrites dans les registres de l’établissement, mais sont “incroyablement bien préservées”, précise le journaliste.

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